Statistiques, signalements, lieux sûrs : Laurent Garnier, administrateur de l’association Diversités NC, invité de la matinale

Laurent Garnier, membre du conseil d'administration de Diversité NC.
Ce 17 mai est la journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Une date mise en exergue sur les campus de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, à Nouville et à Baco. L’association Diversités NC y est présente alors que le territoire avance, pas à pas, en matière de lutte contre les agressions, crimes et délits anti-LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuels, transexuels et toutes les personnes qui ne sont pas strictement hétérosexuelles).

L’an dernier, en Métropole, les crimes et délits anti-LGBT+ augmentaient de 28 % par rapport à 2020 selon les données du ministre de l’intérieur. Sur le territoire, les statistiques sont assez floues. En cause, des manques dans les sphères de la prévention et de la répression. "La qualification pour motifs d’homophobie ou de lesbophobie n’est pas toujours prise en compte par la justice, décrit Laurent Garnier. S’il n’y a pas de faisceau de preuves ou de dépôt de plainte, on n’a pas de volume de statistiques et c’est très difficile d’avoir des données." En termes de crimes, 2021 a été calme. En revanche, souligne le membre de Diversités NC, "il y a toutes les autres formes de violences, en augmentation de 25 à 35 % depuis 2020, violences psychologiques, dans le cadre du travail, liées à la difficulté d’accès à l’emploi, intrafamiliales…"

Signaler

En termes de protection, depuis deux ans, l’application Flag est disponible en Nouvelle-Calédonie. Avec la possibilité de signaler un fait en tant que victime ou en tant que témoin. "L’application nous permet de connaître la partie visible de l’iceberg", et Laurent Garnier de préciser que seuls 14 à 25 % des faits sont signalés. "Sur les cinq premiers mois de 2022, on a déjà cinq signalements."

Sécuriser

Autre aspect de Flag, permettre de trouver à proximité un lieu sûr pour se mettre à l’abri si nécessaire. Les lieux sont géolocalisés sur une carte en ligne, des commissariats de police ou de gendarmerie mais aussi des magasins en tous genres, "des partenaires citoyens". Ils sont nombreux sur Nouméa, beaucoup moins dès que l’on sort de la capitale, quasiment inexistants dans le reste de la Grande Terre et absents des îles. "Sur la province Nord, il y a des personnes qui ont rejoint le dispositif et d’autres que l’on a obligé de sortir du dispositif." En cause, pointe Laurent Garnier, des pressions subies par certaines personnes inscrites dans l’application.

Sphère politique

Pour faire avancer les choses, Diversités NC tend la main aux politiques. En cette période de campagne pour les législatives, l’association a mis en ligne un questionnaire soumis aux prétendants à l’assemblée nationale en campagne dans le Pacifique. "L’objectif est de partager avec nos followers et adhérents la position des candidats sur les décisions qui vont concerner les personnes LGBT." 

L’intégralité de l’entretien est disponible ici.