Sydney: un trésor archéologique aborigène menacé par un chantier

Le chantier où ont été découverts les objets
Environ 22 000 objets aborigènes ont été mis au jour par des pelleteuses, sur le chantier de construction d'une ligne de tramway. Des archéologues et des consultants indigènes exigent la suspension immédiate des travaux pour protéger le site.
Près de  22 000 objets aborigènes ont été déterrés par des pelleteuses, sur le chantier de construction d'une ligne de tramway, dans une banlieue du sud-est de Sydney. Ces vestiges sont vieux de 2000 à 3000 ans  et constituent un véritable trésor archéologique, d'autant que ce genre de découvertes sont extrêmement rares en Australie.
 
Environ 22 000 objets aborigènes ont été découverts à 2 mètres de profondeur sur le chantier du tramway, mais le site pourrait en contenir en tout 50 000, selon Scott Franks. Le consultant estime que ces objets ont été taillés il y a 2000 à 3000 ans.

Le vendredi 1er avril, un groupe d'archéologues et de propriétaires coutumiers aborigènes a demandé aux autorités d'intervenir. Parmi eux, Scott Franks, un expert du patrimoine culturel aborigène. Il est le président-fondateur de Tocomwall, l'un des quatre cabinets de consultants indigènes mobilisés sur ce chantier : 
 
« Tocomwall a introduit une requête officielle auprès du gouvernement fédéral , en arguant de l'article 9 du code de protection de l'héritage aborigène, pour forcer les autorités à stopper le chantier. » 
 
Scott Franks estime que ce site de 700 mètres carrés pourrait contenir jusqu'à 50 000 objets aborigènes, tous en pierre. Il y a des outils et des armes, des râcloirs, des lames de couteaux, et des milliers de pointes de lances, mais aussi des objets cérémoniels, et des reliques.

Cela fait plusieurs semaines que ces objets sont mis au jour par les pelleteuses. Le député vert David Shoebridge accuse le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud d'avoir ignoré les mises en garde des consultants aborigènes, ce qui, assure-t-il, « a  provoqué la perte d'un nombre important d'objets ».
 
Pour Scott Franks, c'est de la négligence, car l'existence de ce site traditionnel aborigène était connue. Il figure dans les archives laissées par les colons britanniques. En effet, le gouverneur Arthur Philip a envoyé une escouade pour chasser les Aborigènes qui vivaient à cet endroit, à la fin du XVIIIème siècle.
 
De son côté, le gouvernement de l'état assure que les travaux sont conduits avec prudence, en étroite collaboration avec les consultants aborigènes.