Tensions avec la Chine : l’Australie adopte des lois pour lutter contre l’espionnage

Hall d'assemblage des sous-marins Shorfin Barracuda du français Naval Group.
Le Parlement australien a adopté de nouvelles lois visant à limiter l'ingérence étrangère, sur fond de craintes accrues d'ingérence chinoise dans les affaires intérieures et internationales.
 
L'Australie avait annoncé en mai un passage en revue exhaustif de ses agences de renseignements dans un contexte d'inquiétudes sur le terrorisme et les ingérences politiques étrangères, en particulier chinoises.

Depuis l'année dernière, Canberra a lancé une série de réformes des agences d'espionnage et de la législation sur les interventions étrangères.

L’Australie a décidé d’investissements massifs en matière d’infrastructures de défense. Sous-marins Shortfin Barracuda français, frégates anti-sous-marines britanniques, drones américains MQ-4C seront construits en Australie et sous haute surveillance. Le message est clair, le pays ne lésinera pas sur les moyens de protection de ses sites sensibles. Récemment, le numéro un du contre-espionnage australien Duncan Lewis avait fait part de ses craintes en la matière rapporte l’AFP. "L'espionnage et l'ingérence étrangère présentent d'importants risques pour la sécurité et la défense de l'Australie", a indiqué le gouvernement dans un communiqué diffusé après l'adoption des lois par le Parlement.

"Les adversaires étrangers agissent activement contre les intérêts de l'Australie par différents moyens incluant l'obtention d'information classifiée ou l'intention d'influencer les pratiques démocratiques de l'Australie".


La nouvelle législation renforce notamment les infractions liées à l'espionnage et introduit de nouveaux délits pour réprimer les agissements ou menaces délibérés de la part d'acteurs étrangers dont l'intention est d'influencer les affaires politiques intérieures ou de leur nuire.

Le ministre australien de la Justice, Christian Porter, avait insisté pour que les nouvelles lois soient adoptées avant plusieurs élections partielles prévues fin juillet. "Nous sommes maintenant face à quelque chose que nous n'avions pas prévu, le type de menace a changé et s'est aggravé", avait-il déclaré au quotidien The Australian plus tôt dans le mois.

L'adoption de ces nouvelles lois intervient après une récente enquête des médias Australian Broadcasting Corporation et Fairfax Media qui affirmaient que de richissimes Chinois se servaient de dons pour avoir accès aux partis politiques australiens. Les relations bilatérales ont tourné à l'aigre.

Pékin a réagi avec colère, demandant à l'Australie d'enlever ses "lunettes fumées" si elle voulait améliorer les relations.