Comme la Polynésie, le pays envisage-t-il de refuser l’accès aux immenses bateaux de croisière ? La réflexion est en cours. Nouvelle-Calédonie tourisme consulte en ce moment certains acteurs de la filière via un questionnaire, et doit les réunir avant la fin du mois. Sauf que les réservations s’ouvrent plusieurs mois à l’avance : ainsi un circuit Sydney-Nouméa-Maré-Ile des Pins est déjà disponible pour février 2023.
Des réservations pour 2022
Frédéric Dallo propose des sorties vers les îlots. Le gérant de Dal’océan travaille déjà en vue de la reprise : "On reçoit des demandes par mail de croisiéristes qui doivent arriver en 2022, donc on vend parce qu'on a de la demande, mais on n'a aucune officialisation ni de la chambre de commerce, ni de la province. On souhaite avoir plus d'informations et être tous réunis autour d'une table, afin de savoir quelle serait la meilleure méthodologie pour accueillir les touristes."
Avant la pandémie, le bouche-à-oreille marchait bien au parcours des tyroliennes de Païta. Là il faut repartir de zéro... ou presque. "Ça prend du temps d'être sur les réseaux sociaux, de communiquer avec les gens et de les rassurer sur l'organisation d'une telle sortie, explique la gérante.
De bloquer le tourisme qui rentre comme ça c'est dommage, c'est un plus pour le pays.
Erin Mattéi, de La belle verte
Fernando lui, surfe encore sur sa réputation. Il est toujours très bien noté sur un site web américain qui regroupe des avis et conseils de consommateurs. Le Vanuatais proposait des transferts et des visites dans son van et attend la reprise avec impatience à Plum. "J'ai essayé de trouver du boulot à droite à gauche pendant deux ans, mais ça n'est pas mon secteur dont c'était difficile. J'ai déjà des réservations pour septembre, des clients qui viennent d'Australie, je vais les récupérer à l'aéroport. En attendant le retour de la croisière, on fonctionne avec les avions."
Conflits et racolage commercial
Un appel d’offres devra désigner à qui reviendra la délégation de service public pour la gestion de la gare maritime. Mais la vente d’excursions en mer à la descente du bateau inquiète certains entrepreneurs, qui veulent varier de l’éternelle traversée vers l’îlot Amédée. Avant l’épidémie, la CCI avait proposé une nouvelle organisation, qui ne ravit pas Frédéric Dallo "Ils voulaient enlever tous les stands, tous les prestataires, et créer un guichet unique pour vendre les produits eux-mêmes. Je ne sais pas si le nouveau délégataire va vouloir repartir sur cette logique, mais ça me pose problème car on risque de perdre pas mal de ventes."
Si c'est le cas, le gérant de Dal’océan risque de revenir aux ventes en ligne en amont de l'escale, comme c'était le cas avant la Covid. "Nos produits sont très spécifiques, il faut de l'expérience pour les maîtriser. Quand on a créé la Maison du lagon, on s'est spécialisés sur les activités nautiques et on a formé des personnes à l'accueil. Dans la gare maritime, il y a eu des conflits entre prestataires. Il y avait trop de souplesse concernant le racolage commercial des clients. On veut être traités à égalité."
Les prestataires touristiques espèrent le retour proche de la croisière