Le nickel a culminé vendredi à 20.705 dollars la tonne, son cours le plus haut depuis mai 2014. Andy Farida, analyste chez Fastmarkets, décrit le marché mondial : "Achat comptant de nickel tous les jours. Pénurie de briquettes aux USA alors qu'il y a pénurie de cathodes en Chine et des tensions sur les alliages de ferronickel."
Le rallye du métal "est dû à des perspectives d'offre restreinte et d'envol de la demande, notamment avec la transition énergétique" qui dope les besoins de métaux industriels et de nickel", note Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Le nickel est par exemple utilisé pour réaliser de nombreuses batteries électriques. "Les efforts chinois pour réduire les émissions affectent les industries très gourmandes en énergie qui produisent le nickel", ajoute-t-il.
"Par ailleurs, l'annonce d'un appel téléphonique entre Xi Jinping et Joe Biden, alors que la Maison Blanche réfléchit à la manière dont les droits de douane doivent évoluer, fait espérer aux marchés que les tensions commerciales vont s'apaiser", commente Alastair Munro, analyste chez Marex Spectron.
"Le yuan s'apprécie, le dollar baisse", énonce-t-il. Quand la monnaie chinoise monte face au dollar, monnaie de paiement du nickel mondial au LME de Londres, les investisseurs et industriels chinois, premiers importateurs de matières premières, gagnent en pouvoir d'achat.
Le marché du nickel connaît la tension la plus importante par rapport aux attentes initiales de tous les métaux industriels. La banque australienne d'investissement Macquarie prévoit désormais "un déficit de 72 000 tonnes grâce principalement à une hausse sans précédent de la demande. "
Sur le LME vendredi, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois coûtait 20.545 dollars, contre 19.789 dollars sept jours plus tôt. Près de 2,5 % de hausse sur la semaine.