Les corps calcinés ont été découverts dans un magasin du quartier chinois de Honiara vendredi soir par un agent de sécurité selon l’AFP.
Une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer les causes de la mort des trois personnes décédées, les premières depuis le début des émeutes mercredi dernier.
Samedi matin, les rues de la capitale étaient relativement calmes, les habitants tentant d'évaluer les dégâts causés par les émeutiers. « La ville a commencé à être nettoyée, sous l’œil des troupes australiennes envoyées en renfort », rapporte le journal «Solomon Star News » sur sa page Facebook.
Un couvre-feu nocturne est entré en vigueur vendredi soir à Honiara, après une troisième journée d'émeutes qui a vu la résidence du Premier ministre menacée, des bâtiments incendiés et des magasins pillés.
Patrouilles des renforts étrangers
Des policiers et des soldats australiens, tout juste arrivés sur place, sont rapidement intervenus pour rétablir l'ordre, protéger certains édifices et patrouiller, lourdement armés, dans les rues de Honiara.
Les émeutes avaient débuté mercredi quand des centaines de personnes ont manifesté pour réclamer la démission du Premier ministre Manasseh Sogavare avant de se rendre dans le quartier chinois de Honiara, qui compte 80 000 habitants.
Les causes de ces émeutes sont multiples, parmi elles la colère vis-à-vis du gouvernement, les difficultés économiques aggravées par la pandémie de Covid-19 et la rivalité historique entre les habitants de l'île la plus peuplée du pays, Malaita, et celle de Guadalcanal où se situe la capitale administrative de cet archipel de 700 000 habitants.
Les habitants de l'île de Malaita ont le sentiment d'être abandonnés par le gouvernement central et les différends se sont intensifiés quand, en 2019, le gouvernement de Manasseh Sogavare a décidé de plus reconnaître diplomatiquement Taïwan mais la Chine.
Pékin a condamné vendredi ces émeutes et s'est engagé à "assurer la sécurité et les droits et intérêts des citoyens et institutions chinois".
Une centaine de personnes, soupçonnées de faire partie des émeutiersauraient été interpellées par les forces de l’ordre.