UGPE : triple rentrée, équipements sanitaires encore insuffisants, chiffres "manipulés"

L’UGPE dénonce une réalité bien différente de celle présentée par le gouvernement à savoir : l’insuffisance de moyens sanitaires dans certains établissements, une manipulation des chiffres pour masquer un désaveu des parents, la surcharge de travail et de stress pour les personnels scolaires.
A l’occasion de la réouverture des écoles en province Sud, l’UGPE tient à rectifier les propos tenus par plusieurs membres du gouvernement dont la membre chargée de l’enseignement, Isabelle Champmoreau et notamment les statistiques "totalement absurdes" qui sont servies aux Calédoniens et relayées par les médias.
 

Le premier demi groupe  : 10 000 élèves environ

Dans un communiqué, l'Union des groupements des parents d'élèves, tient à souligner que le « taux de présence moyen » de 60 % cité par Isabelle Champmoreau, pour cette rentrée en demi groupe dans les établissements de la province Sud, est une "manipulation".

C’est 60% de la moitié des effectifs. Et dans les faits, plus proche de 30 % des effectifs globaux en moyenne.
Rappelons que cette rentrée se faisait sur la base de demi-groupe sauf pour les BTS et les Prépa accueillis en classe entière. Ces chiffres tendent à prouver le désaveu des familles face à cette rentrée à la va vite.


Dans la pratique, qu’est-ce que cela signifie ?
L'UGPE analyse ce chiffre comme un désaveu des parents. Et l'association poursuit son raisonnement en expliquant :

Tout simplement que bon nombre d’enseignants se retrouvent avec, face à eux 5 ou 6 élèves, dans leurs classes.
Les mieux lotis ont à peine une dizaine d’élèves.
Ainsi, quand Mme Champmoreau est allée visiter les établissements avec journalistes et personnalités les 22 et 23 avril, les adultes présents étaient quasiment deux fois plus nombreux que les enfants.


Cette association des parents d'élèves insiste sur le fait que cette rentrée précipitée n’a pas permis aux lycées avec des populations plus fragiles comme Escoffier et Petro Attiti, mais aussi Jules Garnier de mobiliser leurs élèves les plus à risque de déscolarisation.
 

A peine 100 élèves rentrés à Petro Attiti au cours de cette première semaine sur un effectif global de 800 élèves.

 

Triple rentrée et surcharge de travail


Assurer la rentrée en demi groupe tout en poursuivant la continuité pédagogique du second demi groupe
L'UGPE déplore déjà que bon nombre d’enseignants se rendent compte des limites de ces rentrées à répétition. Ils ont pris connaissance 5 jours avant la première rentrée du 22 avril qu’ils devraient être présents dans les établissements pour accueillir les demi-groupes et aussi assurer le lien pédagogique avec l’autre partie des élèves restés à la maison et en fait préparer trois rentrées plutôt qu’une (rentrée demi-groupe A le 20 avril, rentrée demi groupe B le 27 avril et enfin le 4 mai à effectif complet) .

Bilan du SAS pédagogique remis en question
On le voit, au final, cette rentrée mal préparée et imposée à la communauté éducative de la province Sud a monopolisé des chefs d’établissement, des enseignants qui n’auront pas le temps de faire le bilan de la période de confinement et des stratégies à mettre en place pour aider leurs élèves les plus en difficulté.
 

Alerte sur le plan sanitaire

Dans ce communiqué, l'association insiste sur le fait qu'une rentrée mieux préparée, mieux anticipée comme l’avait demandée les syndicats d’enseignement et les personnels techniques et d’encadrement, les coutumiers, les parents d’élèves aurait évité ce gâchis, humain, logistique, éducatif et pédagogique !

Equipements sanitaires encore insuffisants le jour J
L'association rappelle les propos d'Isabelle Champmoreau. La membre du gouvernement a bien souligné que l’ASSNC (Agence sanitaire et sociale de Nouvelle Calédonie) avait rédigé non pas un protocole sanitaire, comme promis aux différentes parties, mais des lignes directrices que chaque chef d’établissement, chaque enseignant portera la responsabilité d’appliquer selon ses moyens, son contexte, voire ses convictions face à la lutte contre le COVID 19.
 
  • Des points d'eau en cours d'installation 
D’ailleurs certains établissements, tel le lycée Jules Garnier n’avaient pas, le 23 avril, le matériel nécessaire pour accueillir ses élèves selon les lignes directrices de la DASS NC (lavabos supplémentaires non installés, toilettes fermées pour rupture de savon et essuie-mains).
L'UGPE déplore que 3 jours après la rentrée, force est de constater que les mesures de distanciation, le contrôle du lavage des mains 3 à 4 fois par jour est très difficile à suivre. Cette première semaine les élèves étaient en nombre très réduit.
 

Le 4 mai en classe entière comment ces mesures « préconisées » vont-elles continuer à être mises en place ?
C’est quasiment IMPOSSIBLE.


Et pour conclure, les  membres de l'association déclarent : " Nous ne sommes pas médecins ni scientifiques, mais il est clair que le choix du gouvernement supporté par la DASS NC, par la DENC par les responsables de la province Sud, par le vice rectorat d’accueillir les enfants dans de telles conditions (mesures barrières inapplicables, port du masque non obligatoire,...) nous pose à l’UGPE de sérieux problèmes de conscience.
Nous demandons donc à ces autorités d’assumer le choix de cette stratégie de « y a pas danger », « nous sommes à l’abri » sans se couvrir derrière de pseudos mesures d’accompagnement et enfin pour certains de ne pas dénigrer ceux qui appellent à la prudence
. "