Un an après le Grenelle des violences conjugales : trois actions lancées

Les violences faites aux femmes sont la "grande cause 2019-2024" du gouvernement. Un an après le Grenelle des violences conjugales, les autorités publiques lancent ce mercredi à La Foa trois actions. A Rivière-Salée, les associations se mobilisent aussi.
Au cœur de la maison de quartier de rivière salée, associations et professionnels du secteur participent aux animations et débats de ce mercredi déclaré journée internationale pour l’élimination des violences faîtes aux femmes. Objectif : libérer la parole et sensibiliser le public.
Adrien LELEIVAI, référent événement au service vie des quartiers à la mairie de nouméa est au micro d’Alix Madec.

Violences conjugales : mobilisation à Rivière-Salée


Selon les données de l’Inserm, les taux de violence à l’égard des femmes, en Nouvelle-Calédonie, sont particulièrement élevés en comparaison avec la Métropole et touchent toutes les communautés.

Reportage David Sigal et Brice Bachon à Koné
 

"Une femme sur quatre a subi une agression de type physique ou sexuelle."

Inserm

 
Une exposition au centre ville
Jusqu’à 18h, une cinquantaine de stagiaires de l’école de la réussite aux côtés des membres du Soroptimist international club de Nouméa, présentent place des cocotiers leur exposition.
A noter qu'à 18h, la fontaine Céleste s’illuminera en orange toute une semaine pour marquer le zéro tolérance face aux violences conjugales.  

"9 % des femmes ont vécu
des tentatives de viol ou des viols."

Inserm


Dans le même temps, à La Foa, les membres du gouvernement et l'Etat présentent, jour pour jour, un an après le Grenelle des violences conjugales de novembre 2019, trois actions issues des ateliers du Grenelle.
signature de convention à La Foa

Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge de la lutte contre les violences intrafamiliales répond à Laurence Pourtau et Cédric Michaut

 

"Une femme sur huit a été victime
d’attouchements sexuels, de tentatives de viol
ou de viol avant l’âge de 15 ans."

Inserm

 

I/ Le premier site internet dédié aux violences sexuelles et sexistes : violences-conjugales.gouv.nc

 
C’est une des actions du Grenelle contre les violences conjugales. Ce site est inauguré ce 25 novembre. Il est dédié à l’information des personnes victimes ou témoins de violences sexuelles et sexistes. Il comprend des informations pratiques, accessibles à toutes et tous, traduites dans les langues de toutes les communautés de Nouvelle-Calédonie.
Tous les partenaires institutionnels et associatifs ont été sollicités pour instruire les secteurs relevant de leurs compétences.
Le premier site internet dédié aux violences sexuelles et sexistes : violences-conjugales.gouv.nc
Pour consulter le site, cliquer ICI
En voici les principales rubriques :
  • J’ai besoin d’aide :
- Je subis des violences sexistes ou sexuelles
- Dans mon couple : o J’évalue ma situation
o Je me sens mal dans mon couple
o Je me sens en danger, je veux partir de chez moi
o J’ai peur pour mes enfants et moi
- Je veux parler à quelqu’un
 
  • Deux options pour rester discret ont également été intégrées dans le site internet :
- « Comment effacer ma recherche »
- « Comment quitter ce site en urgence »
 
  • Je veux aider quelqu’un
- J'ai été témoin de violences
- Quelqu'un s'est confié à moi
- Un membre de ma famille est victime de violences
- J'ai des doutes sur une situation
 

"Les taux de violence à l’égard des femmes,
en Nouvelle-Calédonie,
sont particulièrement élevés en comparaison
avec la Métropole et
touchent toutes les communautés."

Inserm

Inauguration à La Foa, du premier bus itinérant d'information au droit des femmes


II/ Inauguration du bus itinérant  « Aller Vers »

Ce bus est géré par la Croix-Rouge Française en partenariat avec les associations du secteur.
Ce minibus itinérant et son aménagement vont coûter 9 millions de francs CFP dont 80% sont pris en charge par l’Etat et 20% par le gouvernement calédonien. De plus, le gouvernement finance à hauteur de 10 millions de francs CFP la prise en charge des frais de fonctionnement du dispositif.
 
Le but est d’aller à la rencontre des populations pour faciliter l’accès à l’information sur leur  droit :
 
  • améliorer l’écoute, l’accueil et la prise en charge des personnes les plus vulnérables et les plus isolées ;
  • accompagner la mise en oeuvre d’un maillage territorial d’aide aux victimes et d’accès au droit, en relation étroite avec les services sociaux des provinces et les forces de l’ordre ;
  • faciliter le partage de l’information entre les acteurs (services publics, aires coutumières, associations, personnes relais…) oeuvrant dans la lutte contre les violences conjugales et les addictions sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie ;
  • mieux détecter et traiter les situations d’urgence ;
  • mener des campagnes de prévention notamment dans le domaine des violences conjugales.

Nadège Faivre, première vice-présidente de la province Nord répond à Laurence Pourtau et Cédric Michaut sur l'implication de la province Nord dans la lutte contre les violences conjugales.
 
 

III / Réalisation d’une enquête de la convention « Cadre de Vie et Sécurité » (CVS)

Elle est lancée ce mercredi par l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee) à hauteur de 70 millions de francs CFP, financée à parts égales entre les trois signataires.
Cette enquête CVS permettra d’avoir, à l’horizon 2022, des indicateurs concrets sur les atteintes dont sont victimes les Calédoniennes et Calédoniens, âgées de 18 à 75 ans (victimes et entourage), ainsi que sur leurs perceptions de ces violences.
Les données recueillies seront comparables à ceux d’autres territoires (métropole, Drom).
Les travaux préparatoires se dérouleront en 2020 (adaptation du questionnaire au contexte local, organisation opérationnelle et logistique de l’enquête, etc.).
La phase de collecte des données se déroulera en 2021.
 
Objectifs
  • connaître les faits de délinquance (atteintes, violences, agressions, dont celles à caractère sexuel) dont les ménages ont pu être victimes durant les deux années civiles précédant l'enquête, notamment leur incidence (nombre d'atteintes) et leur prévalence (part des victimes),
  • enseigner sur les vols personnels, les violences physiques, injures et menaces dont ont pu être victimes les enquêtés, ainsi que l'opinion qu'ils se font de leur quartier en matière d'insécurité,
  • dresser le profil sociodémographique des victimes et - le cas échéant - le nombre d'actions en justice entreprises dans le but d'effectuer des comparaisons avec les données administratives d'enregistrement des crimes et délits non routiers.
 

Améliorer la prise en charge et l’accompagnement des victimes

  • Gendarmerie
Les forces de l’ordre ont mis en œuvre des plans d’évaluation et d’amélioration de l’accueil au sein des brigades de gendarmerie et des commissariats et de traitement des cas de violences intrafamiliales. Leurs équipes ont par ailleurs été consolidées par le recrutement de deux intervenants sociaux, un en zone police et un en zone gendarmerie.
De plus, les services de l’État ont également apporté des informations pour le développement  d’une cartographie numérique sur les points d’accueil et dispositifs d’aide aux victimes sur tout le territoire (CAVAD-NC - https://georep.nc/carto-thematique/sante-securite-et-civisme/cavad-nc).
CAVAD-NC est une carte qui recense les dispositifs d'Aide aux Victimes et d'Accès au Droit en Nouvelle-Calédonie

  C’est un dispositif d’urgence créé en 2013 dans l'Hexagone et mise en oeuvre en 2019 sur le Caillou, pour protéger les femmes les plus menacées.
Il permet d’appeler la police en appuyant simplement sur une touche. Pas de numéro à composer, pas d’explications à donner : la détentrice du téléphone est mise en relation avec un service d’assistance spécialisé qui connait son dossier.
Ce téléphone mobile est doté d’une géolocalisation automatique.

A noter que l’État participe au financement de places d’accueil supplémentaires en hébergement d’urgence avec la province Sud, qui assure la préparation du dispositif.
Ce dispositif est mis en place avec l’association ADAVI, le gouvernement, les services de Justice.
 
  • Le dispositif d'accueil des victimes au Médipôle
Le Dispositif d’accueil des victimes d’agression - DAV -  est situé au rez-de-jardin du pôle Mère-Enfant. Il est à disposition des victimes de violences conjugales, intrafamiliales et sexuelles majeures (hospitalisées via les Urgences en particulier). L’équipe est composée d’une juriste, d’un psychologue et d’un éducateur spécialisé (horaires : de 7 h 30 à 17 h du lundi au vendredi – Tél. : 20 83 40, Facebook : dispositif d’accueil des victimes du Médipôle).
L’État soutient également financièrement ce dispositif d’accueil des victimes au CHT par le biais des contrats de développement avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. La participation de l'Etat au fonctionnement du DAV s'élève à 17 millions de francs CFP par an.
Page FB du dispositif d’accueil des victimes du Médipôle
 

Des «logements relais»
La SIC, le FSH et la SEM AGGLO se mobilisent en développant avec la province Sud un programme de «logements relais» afin d’accueillir et accompagner les femmes victimes de violences. Les organismes de logement social se mobilisent pour relayer dans l’ensemble de leurs points d’accueil, les numéros d’appels destinés aux victimes et témoins. Cette campagne de sensibilisation se base sur des visuels créés par des étudiants de BTS « services et prestations des secteurs sanitaires et social » du Grand Nouméa.
Un visuel créé par des étudiants de BTS « services et prestations des secteurs sanitaires et social » du Grand Nouméa.
 

Améliorer la prévention et la sensibilisation 

L’État soutient par le biais de subventions des campagnes de sensibilisation menées par des associations et les services provinciaux dans les îles Loyauté, à hauteur de 1,4 millions de francs CFP.

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