10 000 personnes se sont mobilisées devant le haussariat à l'appel de « Un cœur Une voix » pour demander la réouverture du corps électoral provincial. Pas question de remettre en cause l'accord de Nouméa estiment de leur côté les indépendantistes.
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L'avenue Foch mais aussi les rues adjacentes au haussariat étaient noires de monde ce samedi matin. Des milliers de personnes – 10 000 selon la police et les organisateurs – ont ainsi répondu à l’appel de l’association « Un cœur Une voix ». Celle-ci milite pour la réouverture du corps électoral pour les élections provinciales.
Ainsi pour l’Union calédonienne, « Il n'est pas question, au nom de la démocratie, de revenir sur la composition du corps électoral et de tenter à nouveau de noyer numériquement les Kanak et de les spolier de leur droit inné et actif à l'autodétermination. »
De son côté Victor Tutugoro, au nom du bureau politique du FLNKS, interroge : « Comment œuvrer sereinement lorsque toutes ces dispositions de l’accord politique de 1998 sont remises en cause, et systématiquement depuis 2017, de la part même de ceux qui les ont signées ? La circulaire du Premier ministre Messmer du 19 juillet 1972 avait pour but de rendre minoritaire le peuple autochtone chez lui ; et l’action de ces non-inscrits au corps électoral citoyen du pays prend aujourd’hui une résonance d’agression auprès du peuple premier. » Mais le FLNKS l’assure, si « le bureau politique réaffirme la volonté́ du FLNKS à ne pas rouvrir le débat du corps électoral dans la période de l’Accord de Nouméa mais qu’il le sera durant la période transitoire. »
Un « Coeur Une voix » a déposé un cahier de revendications au haut-commissariat, ils demandent notamment à rencontrer le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu.
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Nicolas Fasquel :
41 358 personnes concernées
Selon l’association, 41 358 personnes, inscrites sur la liste électorale générale, ne peuvent pas voter aux provinciales. « On peut remettre en cause l’accord de Nouméa sur certains points, pas sur tous. Le gel du corps électoral concerne les provinciales et les modifications qui ont été faites en 2007 avec une modification qui a entraîné le gel alors que l’on était sur un corps glissant. Aujourd’hui la situation n’est plus acceptable », lance le président de l’association Raphaël Romano, qui poursuit : « les lois qui sont en train d’être proposées au congrès par les groupes indépendantistes sont tout simplement inacceptables pour la population qui ne peut pas voter. »Raphaël Romano au micro de Coralie Cochin
Réactions indépendantistes
Les indépendantistes avaient réagi cette semaine sur ce sujet sensible et autour duquel les positions sont crispées, les uns dénonçant une « injustice », les autres une tentative de remise en cause de l’accord de Nouméa.Ainsi pour l’Union calédonienne, « Il n'est pas question, au nom de la démocratie, de revenir sur la composition du corps électoral et de tenter à nouveau de noyer numériquement les Kanak et de les spolier de leur droit inné et actif à l'autodétermination. »
De son côté Victor Tutugoro, au nom du bureau politique du FLNKS, interroge : « Comment œuvrer sereinement lorsque toutes ces dispositions de l’accord politique de 1998 sont remises en cause, et systématiquement depuis 2017, de la part même de ceux qui les ont signées ? La circulaire du Premier ministre Messmer du 19 juillet 1972 avait pour but de rendre minoritaire le peuple autochtone chez lui ; et l’action de ces non-inscrits au corps électoral citoyen du pays prend aujourd’hui une résonance d’agression auprès du peuple premier. » Mais le FLNKS l’assure, si « le bureau politique réaffirme la volonté́ du FLNKS à ne pas rouvrir le débat du corps électoral dans la période de l’Accord de Nouméa mais qu’il le sera durant la période transitoire. »
Un « Coeur Une voix » a déposé un cahier de revendications au haut-commissariat, ils demandent notamment à rencontrer le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu.
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Nicolas Fasquel :