Un expert parisien de l’archéologie en Nouvelle-Calédonie

Le village de la mine de Tiébaghi, des vestiges remarquables pour l'archéologue Jean-Olivier Guilhot.
Depuis le 4 juillet, Jean-Olivier Guilhot, inspecteur général du ministère de la culture, va à la découverte des sites archéologiques et des vestiges historiques du Territoire. Sa mission : définir un cadre réglementaire en matière d’archéologie et de préservation du patrimoine Calédonien. 
Les yeux écarquillés, Jean-Olivier Guilhot découvre avec stupéfaction les vestiges du vieux village de Tiébaghi. L’inspecteur général du ministère de la culture a débuté son marathon de visite des sites archéologiques et des vestiges historiques depuis ce lundi. 
« Je pense qu’on a là une forme de Pompéi sur ce village minier », souligne le spécialiste de l’archéologie, « je suis admiratif des gens et surtout de ces bénévoles qui travaillent ardemment pour la mise en valeur de ce site ». Cette visite d’une semaine va le conduire également sur le plateau de Bogota à Canala.
 

Archéologie : ciment culturel de toutes les civilisations

Ce déplacement fait suite à la demande du Gouvernement et des Provinces qui souhaitent avoir un regard extérieur sur l’archéologie calédonienne. « Je pense que l’archéologie calédonienne comme toutes les archéologies vit aujourd’hui une crise de croissance », indique l’inspecteur général du ministère de la culture, « l’archéologie est un ciment culturel fondamental dans toute civilisation ». L’archéologie calédonienne est riche de par ses nombreux sites déjà répertoriés. « Cependant, il faut qu’elle s’adapte à des organisations nouvelles », poursuit le spécialiste, « comme l’archéologie préventive, des travaux plus importants, des compétences qui suivent aussi l’évolution. L’objectif est que l’archéologie calédonienne rentre bien armée dans ce 21ème siècle ». 

 

 

Définir un cadre et élaborer des pistes de propositions

La mission du spécialiste est d’apporter un cadre réglementaire qui permettrait de définir une archéologie structurée dans lequel l’IANCP, l’Institut d’archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique, aurait également toute sa place. 
« Le rôle de chacun doit être bien défini », confie Jean-Olivier Guilhot, « c’est dans cette démarche que nous pourrons y arriver ». 
De ces rencontres, l’inspecteur général du ministère de la culture va élaborer un rapport. « Derrière cette démarche, il faudra faire un choix politique », avance le spécialiste de l’archéologie, « Quelles ambitions on a aujourd’hui pour préserver ce passé. J’ai rencontré plusieurs élus et je crois que le souci de sauvegarder ce patrimoine est réel. » Ce rapport apportera des pistes de propositions. « Sur chacune des étapes, il y a plusieurs choix qui pourront être faits qui conditionnent cette ambition », poursuit le spécialiste, « Est-ce que l’on souhaite la placer au niveau d’un service public ? C’est-à-dire au niveau des provinces. Est-ce que l’on souhaite tendre vers quelque chose de privé ? ». 
La tâche est loin d’être exhaustive mais l’inspecteur du ministère de la culture peut déjà compter sur la détermination et la participation des acteurs de terrain qui œuvrent au quotidien pour la préservation des sites archéologiques et des vestiges du passé.