Un jeu pour aider les enfants atteints de surdité

Dix exemplaires du Codopoly ont pour l'heure été développés et mis à disposition des scolaires.

Il s’agit du Codopoly : un jeu développé par une codeuse de l’Association pour la surdité, calqué sur le célèbre jeu de société à la renommée internationale. Objectif : faciliter l’apprentissage de la langue parlée complétée, qui est un soutien à la langue des signes.

Un plateau rempli de cases colorées, des cartes et des pions à déplacer… Le Codopoly rassemble tous les codes du célèbre Monopoly mais s’il s’apparente à un jeu, il s’agit bien d’un outil d’apprentissage de la langue française parlée complétée. Destiné aux personnes sourdes, il a été développé par Louisa Henne, codeuse pour l’association pour la surdité.

Apprendre la langue parlée complétée

"Le jeu est fait sur le principe d’un plateau, on peut y jouer à cinq, on jette les dés on déplace les pions et sur chaque case, on a des sons représentés. Ce sont tous les sons de la langue française, que l’on doit coder avec la main", précise Louisa Henne. 

L’occasion d’intégrer le code de la langue parlée complétée qui est un soutien à la langue des signes, de manière ludique. "Le code en langue parlée complétée c’est un code qui s’ajoute à la lecture labiale", ajoute la spécialiste. 

"Lorsque la personne sourde se retrouve devant une personne codeuse, elle va lire sur les lèvres et elle va suivre en même temps les mouvements de la main. Chaque mouvement de la main, représente une ou plusieurs consonnes qui ne peuvent pas se confondre entre elles, lorsqu'on lit sur les lèvres. En fonction de la position de la main autour du visage, cela représente les voyelles. En cumulant les deux, on a toutes les syllabes de la langue", explique la codeuse. 

Les précisions de Louisa Henne, codeuse pour l'association pour la surdité

 

"Le but, ce sera de les commercialiser"

Au total, une dizaine d’exemplaires du jeu ont été développés et mis à disposition des écoliers souffrants de surdité et de la vingtaine d’enfants suivis par l’association. Un dispositif qui pourrait s’exporter jusqu’en Métropole, car plusieurs codeuses de l’hexagone ont contacté l’association locale pour se procurer le jeu.

Le but, vu l’ampleur que ça a pris, ce sera de pouvoir les commercialiser pour que tout le monde puisse y jouer, parce qu’il y a très peu de supports pour le code LPC qui existent. 

Louisa Henne, codeuse pour l'association pour la surdité

 

Une possible commercialisation à terme qui nécessite toutefois des fonds, pour lesquels des discussions sont en cours. Au total sur le territoire, près de 400 personnes seraient atteintes de surdité.