Jean-françois Hervé a patienté quinze longues années, avant que la communauté scientifique internationale ne reconnaisse la paternité d'un nudibranche, récolté par ses soins. Cette créature, endémique et inconnue jusqu'alors, s'appelle désormais Halgerda Hervei, du nom de son découvreur.
Rencontre dans les profondeurs
Cette histoire a débuté en 2006 lorsque le naturaliste amateur multiplie les plongées sous-marines. Jean-François Hervé prépare alors le premier ouvrage en français, dédié aux nudibranches dans le plus grand lagon du monde, celui de la Nouvelle-Calédonie. Par quelques mètres de fond, c'est le coup de foudre : le mollusque est d'un blanc immaculé, presque translucide habillé de lignes noires et d'une hypnotique élégance.
Jean-François Hervé se trouve alors du côté de Thio, par 15 mètres de fond sur l’épave de la Joliette. Le mollusque a également été repéré sur l’aiguille de Prony, où il apprécie l’apport de sédiments. Mais le plongeur estime qu'il se cache très certainement dans d'autres recoins du lagon.
Test de paternité
A ce moment-là, le passionné a donc une intuition et envoie un spécimen au centre de recherches américain le plus expérimenté en malacologie. Des années plus tard, l'ADN résout l'énigme : cette limace de mer est bel et bien endémique et bien inconnue. Les malacologues de Los Angeles, en Californie, détaillent cette découverte dans une publication scientifique de renom. Le nudibranche a désormais une identité pour l'éternité.
Jean-François Hervé rejoint le club très sélectif de Ernest Risbec, qui s’était intéressé aux nudibranches il y a 80 ans; René Catala et la fluorescence des coraux ainsi que Pierre Laboute, grand spécialiste de la biodiversité corallienne de toute la zone indo-pacifique.