Un petit oiseau d’origine australienne s’installe en Nouvelle-Calédonie : “un évènement remarquable”

Il est originaire d’Australie, haut sur pattes, élégant. Il mange des insectes capturés en vol ou trouvés à proximité des zones humides. Son plumage beige clair lui permet de se camoufler dans son environnement préféré. Et il a élu domicile en Nouvelle-Calédonie. Son nom : Glaréole Isabelle.  

Ce petit oiseau, la Société calédonienne d’ornithologie l’avait observé pour la première fois en 2004, à Poum. Puis en 2018 sur un champ à Pouembout. Il n’était alors que de passage.  

La tactique de la blessure

En 2023, des passionnés de la SCO le retrouvent à l’arrière d’une mangrove, à Pouembout toujours. Depuis leur longue-vue, ils voient notamment une femelle qui semble blessée. “Elle boitait, elle avait l'aile pendante”, raconte David Ugolini, le président de l'association. 

Une feinte. Ou “parade de diversion". Une tactique adoptée par de nombreux oiseaux, qui simulent des blessures pour éloigner les prédateurs de leur site de nidification, explique-t-il. Pour ne pas la déranger, les membres de la SCO quittent alors rapidement les lieux. Avant de revenir. Et de découvrir des poussins.  

Les doutes sont levés : ces oiseaux ont niché ici. Ils ont élu domicile à Pouembout, "où ils semblent avoir trouvé un bassin favorable, entre plaines côtières et zones agropastorales".  

C’est la première fois qu’on observait la reproduction de cette espèce sur le territoire. Un événement remarquable.

David Ugolini

“Cet événement est rare. Il illustre à merveille la dynamique naturelle qui façonne la biodiversité de notre archipel", poursuit David Ugolini. “Depuis que la Nouvelle-Calédonie a réémergé après s’être séparée de l’Australie, il y a 85 millions d’années, elle a été reconquise par différentes espèces animales et végétales.” Le vanneau soldat ou le grand cormoran ont eux aussi été des espèces de passage avant de s’installer durablement. 

Une installation naturelle, qui ne doit rien à l’homme, responsable de l'arrivée de nombreuses espèces envahissantes. Mais qui reste fragile. Les rats, les chats ou encore les feux de forêt sont autant de menace pour la Glaréole Isabelle.