La SLN, berceau de l’industrie mondiale du nickel, va recevoir une aide d’urgence de 40 millions d’euros soit 4,8 milliards de francs Pacifique.
La championne du nickel, durable et responsable, est de nouveau sauvée, mais provisoirement. La SLN devrait afficher des pertes au titre de son exercice 2022.
L'Etat vole donc au secours du plus ancien producteur de nickel, poumon de l'économie de la Nouvelle-Calédonie.
Il y a un mois, une rumeur avait circulé, indiquant une aide plus élevée, qui avait agacé le gouvernement. Une somme de 59 millions d’euros (7 milliards de francs Pacifique) avait été annoncée dans la presse, alors que les discussions se poursuivaient à Paris.
L'Etat réaffirme son soutien, une dernière fois ?
Avec ce nouveau prêt de 40 millions d'euros, l'Etat vient en aide au premier employeur privé de Nouvelle-Calédonie afin de l'aider à faire face à une situation critique.
La SLN qui produit le meilleur alliage au monde pour l'acier inoxydable doit faire face à des défis qui dépassent les efforts déjà accomplis par les mineurs et métallurgistes du Territoire. Une situation prise en compte par le gouvernement.
"En raison des difficultés opérationnelles et financières dues notamment aux problèmes rencontrés pour opérer les mines qui alimentent l’usine de Doniambo, au renchérissement de ses coûts d’approvisionnement en énergie et à des conditions météorologiques dégradées, la Société le Nickel (SLN), connaît une situation de trésorerie critique depuis plusieurs mois," indique le communiqué diffusé par le ministère de l’Economie.
Pour faire face à cette situation, la direction de l’entreprise a défini un Plan de progrès d’urgence (PPU) destiné à réduire les coûts et préserver sa trésorerie à court terme. La mise en œuvre de ce PPU n’a pas permis de résoudre les difficultés de trésorerie, poursuit le communiqué.
"Compte tenu de l’enjeu pour le territoire calédonien et du souhait de l’Etat de voir émerger une solution durable pour l’avenir du nickel en Nouvelle-Calédonie, l’Etat a décidé d’apporter, en coordination avec Eramet, un nouveau soutien financier de court terme à la SLN, qui prendra la forme d’un prêt de 40 millions d’euros. L’Etat étudie la mise en place de sûretés sur des actifs de la SLN en contrepartie de ce prêt."
L'aide d'urgence devrait, en principe, être remboursée sur une courte durée. l’Etat se réserverait la possibilité d’agir pour protéger ses intérêts. "Les suretés sont des garanties qui seraient prises sur le patrimoine de la SLN et qui permettraient à l'Etat de se prémunir au cas où le prêt ne serait pas remboursé", indique un économiste, sous couvert d'anonymat.
La SLN devrait annoncer dans les prochaines heures les nouvelles mesures que comptent prendre l’entreprise pour redresser la situation.
La Société Le Nickel est l’un des plus importants producteurs mondiaux de ferronickel pour l’acier inoxydable.
De son côté, Eramet, actionnaire majoritaire de la SLN, continuera d’apporter son soutien à sa filiale via un élargissement de l’autorisation de découvert existante entre le groupe et sa filiale. "Cette somme permet d’éviter la cessation de paiement de l’entreprise, rien de plus, il faut continuer les efforts de redressement", a commenté une source proche du groupe français de la transition énergétique.
"Malgré les sollicitations, les deux autres actionnaires de la SLN, la STCPI, actionnaire à 34% de la société et représentant les provinces de Nouvelle-Calédonie et Nippon Steel, ont en revanche refusé d’apporter un soutien financier à la SLN, a conclu le communiqué diffusé après la fermeture de la Bourse de Paris.
Ce nouveau prêt à la SLN intervient après un soutien de 525 millions d'euros en 2016, effectué par l'Etat et Eramet. Prêt que la SLN doit également toujours rembourser.