Une étude parue vendredi confirme que la forte progression du soutien à l’indépendance est le résultat d’une « mobilisation plus forte de l’électorat kanak ». A l’inverse, le vote en faveur du Non semble « se renforcer au sein de l’électorat non mélanésien ».
•
Selon l’étude nommée « la progression du Oui au référendum en Nouvelle-Calédonie », publiée vendredi par Sylvain Brouard directeur de recherche à Sciences Po Paris, le Non est resté quasiment stable pour cette deuxième consultation.
En revanche, le Oui a gagné 5 points, en proportion des inscrits. Cela s’explique par la forte mobilisation des électeurs de statut coutumier, qui représentent 46 % de la liste électorale spéciale. Plus l’électorat kanak est nombreux dans une commune, plus l’abstention a reculé.
Sylvain Brouard l’assure, « il restait un réservoir de voix pour le Oui dans l’électorat kanak, au sein des abstentionnistes de 2018 ». Une mobilisation qui s’explique notamment par le changement de stratégie du Parti Travailliste en 2020 assure l’étude.
Un propos qui doit toutefois être nuancé, analyse pour sa part Paul Fizin, docteur en histoire contemporaine : « Cette étude-là, elle présente des faiblesses, parce qu’elle ne tient pas compte de certaines choses. Notamment, elle considère que tous les Kanak sont de statut particulier et, de ce fait-là, elle néglige le pourcentage de Kanak qui sont de droit commun. Donc ça l’empêche de comprendre certaines dynamiques. Mais elle est intéressante [...] pour comprendre le référendum. »
La part du vote Non parmi les inscrits a diminué dans les trois-quarts des communes calédoniennes. Ces évolutions indiquent, « qu’au-delà de la mobilisation - favorable aux indépendantistes - des abstentionnistes de 2018, s’est également opéré un affaiblissement significatif du soutien au Non dans l’électorat Kanak ».
A noter deux exceptions : Maré et Ouvéa, où le Non est en progression de manière convergente, avec l’appel de Dynamique Autochtone.
En clair, l’étude invalide l’interprétation d’une progression du Oui hors de l’électorat Kanak, récemment affirmée par le FLNKS. Et atteste que le vote en faveur du Non semble se renforcer au sein de l’électorat non mélanésien. Elle met en évidence, selon Sylvain Brouard, « une polarisation renforcée dans l’électorat référendaire, sur des bases communautaires ».
« L’étude rapelle clairement qu'en Nouvelle-Calédonie, il y a deux blocs, souligne Paul Fizin : actuellement au Congrès, on a une majorité pour un oui et un oui mais si on tient compte des partis actuellement en place… d’autre part, du côté du camp loyaliste, on assiste à un durcissement des positions… l’Etat, qui jusqu’avant le référendum était un Etat arbitre et équidistant, aura de plus en plus de mal à tenir ce rôle d’arbitre. »
Le reportage de Lizzie Carboni et Louis Perin :
En revanche, le Oui a gagné 5 points, en proportion des inscrits. Cela s’explique par la forte mobilisation des électeurs de statut coutumier, qui représentent 46 % de la liste électorale spéciale. Plus l’électorat kanak est nombreux dans une commune, plus l’abstention a reculé.
Sylvain Brouard l’assure, « il restait un réservoir de voix pour le Oui dans l’électorat kanak, au sein des abstentionnistes de 2018 ». Une mobilisation qui s’explique notamment par le changement de stratégie du Parti Travailliste en 2020 assure l’étude.
Un propos qui doit toutefois être nuancé, analyse pour sa part Paul Fizin, docteur en histoire contemporaine : « Cette étude-là, elle présente des faiblesses, parce qu’elle ne tient pas compte de certaines choses. Notamment, elle considère que tous les Kanak sont de statut particulier et, de ce fait-là, elle néglige le pourcentage de Kanak qui sont de droit commun. Donc ça l’empêche de comprendre certaines dynamiques. Mais elle est intéressante [...] pour comprendre le référendum. »
Recul du Non dans l'électorat kanak
Le recul du Non parmi l’électorat Kanak est flagrant. L’exemple le plus spectaculaire est Bélep, où le nombre de bulletins Non a diminué de 31% par rapport à 2018.La part du vote Non parmi les inscrits a diminué dans les trois-quarts des communes calédoniennes. Ces évolutions indiquent, « qu’au-delà de la mobilisation - favorable aux indépendantistes - des abstentionnistes de 2018, s’est également opéré un affaiblissement significatif du soutien au Non dans l’électorat Kanak ».
S’est également opéré un affaiblissement significatif du soutien au Non dans l’électorat Kanak
A noter deux exceptions : Maré et Ouvéa, où le Non est en progression de manière convergente, avec l’appel de Dynamique Autochtone.
En clair, l’étude invalide l’interprétation d’une progression du Oui hors de l’électorat Kanak, récemment affirmée par le FLNKS. Et atteste que le vote en faveur du Non semble se renforcer au sein de l’électorat non mélanésien. Elle met en évidence, selon Sylvain Brouard, « une polarisation renforcée dans l’électorat référendaire, sur des bases communautaires ».
« L’étude rapelle clairement qu'en Nouvelle-Calédonie, il y a deux blocs, souligne Paul Fizin : actuellement au Congrès, on a une majorité pour un oui et un oui mais si on tient compte des partis actuellement en place… d’autre part, du côté du camp loyaliste, on assiste à un durcissement des positions… l’Etat, qui jusqu’avant le référendum était un Etat arbitre et équidistant, aura de plus en plus de mal à tenir ce rôle d’arbitre. »
Le reportage de Lizzie Carboni et Louis Perin :