Ce sont les grandes oubliées de la crise du 13 mai. Les associations du pays tirent la langue pour continuer de mener à bien leurs missions.
Baisse de subventions, départs de bénévoles… Elles cumulent les difficultés, sans compter le fonds de solidarité aux entreprises, auquel elles ne sont pas éligibles.
Moyens humains et financiers
Pour mesurer l’évolution de ces structures depuis les émeutes, l’Agence française de développement (AFD) et le collectif des associations ont eu l’idée de lancer un questionnaire en ligne. "Il s’agit de mesurer les changements en termes de moyens humains et financiers", précise Marie-Madeleine Lequatre, gérante d’Alter-conseil, prestataire de cette étude avec l’agence Tilt.
Ce n’est pas la première enquête lancée sur le sujet. En octobre 2024, l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee) s’y était intéressé mais en ciblant uniquement les associations qui emploient du personnel. "Cette fois, la volonté de l’AFD est d’élargir à toutes les associations", indique Marie-Madeleine Lequatre.
C’est tout un système qui s’effondre.
Marie-Madeleine Lequatre, prestataire
Lobbying
De l’avis de tous, ces structures associatives sont un maillon indispensable de la société calédonienne. Elles sont d’ailleurs nombreuses à assurer des missions à la place des collectivités. Et pourtant, leur sort suscite peu de réactions. "Les associations tombent les unes après les autres. Notamment celles qui mènent des actions de service public. Les plus résilientes sont les associations de terrain qui ne dépendent pas de l’aide publique."
Pour Marie-Madeleine Lequatre, "c’est tout un système qui s’effondre". "Cette enquête va offrir des données objectives pour porter leur voix et faire du lobbying."
Rédaction d’un manifeste
Car les chiffres manquent cruellement. "Nous n’avons pas de base actualisée des associations de Nouvelle-Calédonie. Il y a bien celle gérée par le haut-commissariat mais elle ne recense que les inscriptions. Il n’y a aucune obligation de se radier." À ce jour, cette base compte donc 10 000 associations, dont un certain nombre n’est plus en activité.
Une fois finalisée, cette enquête permettra de "mesurer les besoins et les priorités pour accompagner ces associations". Elle donnera lieu à un manifeste sur lequel ces structures pourront s’appuyer pour défendre leurs requêtes auprès des organismes susceptibles de les aider.
Les associations sont invitées à répondre à un questionnaire en ligne jusqu'au 31 mars.