Une plainte pour viol confirmée par le procureur de la République, qui nie l'implication des forces de l'ordre à ce stade de l'enquête

Lors de la conférence de presse du bureau politique du FLNKS, mercredi 4 septembre
Le bureau politique du FLNKS tenait une conférence de presse ce mercredi 4 septembre. Parmi les sujets abordés, "un crime commis par les forces de l'ordre". Le mouvement composé de partis politiques indépendantistes affirme qu'une plainte a été déposée pour viol. Le procureur de la République confirme la plainte, mais il est trop tôt pour affirmer que le, ou les auteurs, appartiennent aux forces de sécurité intérieure.

"Le bureau politique du FLNKS souhaite aujourd’hui dénoncer un crime commis par les forces de l’ordre et dans ce cadre, il s’agit d’un crime cautionné par l’État." Dans un communiqué, le Front de libération nationale kanak et socialiste révèle que les "associations de femmes ont appris avec peine et horreur qu’une plainte venait d’être déposée contre les forces de l’ordre pour viol".

Cette atteinte sexuelle présumée aurait été commise sur une jeune femme de 22 ans, au cours de la nuit du 30 août, à Montravel, à Nouméa. La victime a déposé plainte, et les associations d'aide aux victimes ont été saisies de l'affaire.

Le FLNKS "lance un appel aux autres victimes afin qu’elles ne se sentent pas seules, et qu’elles sachent que nous sommes prêts à les accompagner dans tous les processus judiciaires à commencer par le dépôt de plainte. Sachez que vous n’êtes pas seules alors ne le restez pas".

Le reportage de Thérèse Waïa et Franck Vergès :

©nouvellecaledonie

Cagoules, vêtements et gilets noirs

Dans un communiqué ce mercredi soir, le procureur de la République confirme qu'une "enquête est actuellement diligentée par la section de recherche de Nouméa du chef de viol". "La jeune femme a expliqué qu’après une soirée alcoolisée passée avec des amis, alors qu’elle marchait sur la voie publique, un véhicule se serait arrêté à sa hauteur, relate Yves Dupas. Cinq individus, dont quatre portant une cagoule en seraient sortis. Les individus avaient des vêtements noirs et des gilets pouvant s’apparenter à des gilets pare-balles, mais qui, selon la jeune femme, ne portaient aucune inscription."

La plaignante a été entendue, ainsi que son entourage familial et amical. "Plusieurs expertises médico-légales et toxicologiques ont été ordonnées, ainsi qu’un examen psychologique. Son état d’alcoolisation était confirmé, et la présence de plusieurs hématomes et abrasions a justifié une incapacité totale de travail d’un jour. Il a été procédé à de multiples prélèvements aux fins d’analyse génétique."

Il s'agira "en premier lieu d'établir la matérialité de l’infraction dénoncée et, en second lieu, à en identifier le ou les auteurs présumés". Et Yves Dupas de conclure : "à ce stade de l’enquête, je tiens à souligner que les éléments de la procédure ne peuvent autoriser quiconque à insinuer, voire à affirmer que des agents appartenant aux forces de sécurité intérieure sont impliqués dans les faits supposés."