Usine du Sud : le renouvellement du prêt de l’Etat voté à l’Assemblée nationale

Le dossier de Vale s’est invité au Palais-Bourbon, cette semaine. A Paris, les députés ont renouvelé le prêt de l’Etat au futur repreneur de l'usine du Sud, au titre du soutien au secteur du nickel. Une décision qui interpelle les indépendantistes. 
Ce n’est qu’une ligne budgétaire dans les centaines de pages du projet de loi de finance pour l’année 2021. Mais en Nouvelle-Calédonie, celle-ci a forcément une importance toute particulière, dans un contexte de tension autour du rachat de l’usine du Sud.
Cette ligne porte sur une somme de 200 millions d’euros, soit près de 24 milliards de francs de crédits qui « viendront financer le prêt de l’Etat à la société qui reprendra l’activité de la société Vale Nouvelle-Calédonie », explique l’exposé sommaire de cet amendement, voté cette semaine par les députés. 
 

Un prêt en chasse un autre 

Ce nouveau prêt ne pourra être accordé que si Vale rembourse ses créances au moment de la cession de l’usine. Autrement dit « une fois totalement remboursé le précédent prêt du même montant qui avait été accordé en 2016 (à Vale), afin que l’opération soit neutre pour les finances publiques ».
 

Méfiance chez les indépendantistes 

Une petite phrase agite toutefois certains politiques indépendantistes. L’amendement précise que « la poursuite de l’exploitation du site impose de mettre en œuvre une transformation de son modèle économique et industriel ».
Si l’on peut voir dans cette phrase une simple intention de replacer ce prêt dans son contexte, les indépendantistes, eux, y voient un soutien au consortium avec Trafigura, qui est entré en négociations exclusives avec Vale, début novembre, pour la cession de l’usine du Sud. 
Quoi qu’il en soit, si ce texte a été adopté par les députés, il ne s’agit que de la première lecture, avant un aller-retour entre l’Assemblée nationale et le Sénat.