Se dirige-t-on vers une sorte de mini OTAN de l'Indopacifique ? Le scénario semble prendre de l'épaisseur, alors qu'un nouveau traité bilatéral sera bientôt négocié entre le Royaume-Uni et l'Australie.
Les discussions visent à inscrire dans la loi le programme des huit sous-marins nucléaires fournis par Londres et Washington à Canberra. Elles consistent également à solidifier l'accord de coopération militaire AUKUS, qui unit l'Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis depuis 2021 face entre autres à l'expansionnisme chinois.
"Un message très fort"
"Cela reflète non seulement notre engagement à sécuriser une région Indopacifique où les règles internationales sont respectées, mais envoie également un message très fort selon lequel notre alliance de défense est une alliance qui perdurera pendant de nombreuses décennies", a indiqué le Secrétaire d'Etat britannique à la Défense, John Healey.
"Nous œuvrerons pour maximiser le potentiel de cette alliance toujours plus étroite afin de contribuer à la sécurité et à la stabilité mondiales", a-t-il ajouté.
Une dimension internationale qui, aux yeux des Australiens, justifie la rupture du "contrat du siècle" avec la France, et le choix de sous-marins à propulsion nucléaire dont les livraisons débuteront dans les années 2030. Ils seront plus autonomes et moins détectables que leurs homologues en version électrique et diesel. Cette décision est capitale pour le pays.
Vers une ouverture de l'AUKUS
"Il s'agit de l'un des plus grands bonds en avant de notre capacité militaire qui se soit produit dans notre histoire. Ce sera également l'une des avancées les plus significatives de notre capacité industrielle", a estimé le ministre australien de la Défense Richard Marles, en marge des discussions.
Le secrétaire d'Etat américain à la Défense Loyd Austin a quant à lui "réaffirmé l'engagement des Etats-Unis à ce que l'Australie acquière cette capacité dès que possible, tout en respectant les normes les plus strictes en matière de non-prolifération".
L'incertitude du prochain changement à la Maison Blanche pousse manifestement l'AUKUS à renforcer rapidement ses liens. Les trois pays planchent également sur une ouverture de leur alliance. Des coopérations partielles sont ainsi déjà prévues avec d'autres pays, notamment le Japon et la Nouvelle-Zélande.