Dans le contexte économique délicat que traverse actuellement la Nouvelle-Calédonie, assistera-t-on bientôt à un renforcement des liens économiques entre la Nouvelle-Calédonie et Fidji ? C'est en tous cas l'ambition portée par New Caledonia Trade and Investment.
Cette association d'investisseurs a organisé avec la CCI, du 22 au 31 octobre 2024, un voyage au cours duquel dix entrepreneurs du Caillou se sont rendus à Suva, à l'occasion notamment du salon Hotec, axé sur le tourisme et l'hôtellerie.
"Sur place, l'ambassade de France a pu organiser des réceptions pour que nos entrepreneurs rencontrent la communauté entrepreunariale et industrielle de l'île [...] Les membres de la délégation calédonienne ont pu présenter leur entreprise", explique Christopher Lorho, vice-président de NCTI qui était l'invité du journal radio de 12h ce mardi 5 novembre.
Des rencontres en "B2B"
"L'un des objectifs était d'organiser des rencontres B2B, autrement dit de business à business. Chaque entrepreneur calédonien a pu rencontrer au moins dix interlocuteurs de manière à aboutir à des collaborations ou au gain de marchés dans les prochaines semaines", poursuit Christopher Lorho.
Pour l'heure, seules des promesses orales ont été faites. Aucun contrat n'a été formellement signé mais les retombées du voyage d'affaires pourraient rapidement poindre. Plusieurs grands groupes hôteliers de l'île ont exprimé le souhait de voir des entreprises calédoniennes se positionner.
"Certaines sociétés vont revenir très rapidement à Fidji pour concrétiser des signatures de contrat. C'est le cas notamment de deux entreprises calédoniennes de taille notoire", assure le vice-président de NCTI.
L'export comme relais de croissance
Si convaincre des entreprises étrangères de s'installer sur le Caillou s'avère difficile depuis les exactions, l'export du savoir-faire local apparaît en revanche vital pour le tissu économique calédonien. "Le marché local s'est dégradé. Les entrepreneurs ont perdu beaucoup d'activité. La nécessité d'aller voir ailleurs est donc critique", estime Christopher Lorho, selon qui l'industrie calédonienne gagnerait à bénéficier d'une meilleure visibilité dans les pays de la région.
"Les îles qui nous entourent ont besoin d'avoir une différenciation, de voir que les acteurs ne sont pas uniquement australiens ou néozélandais. La dynamique que l'on défend au sein de notre association, c'est de pousser les sociétés calédoniennes à conquérir des marchés extérieurs parce qu'on a la capacité, les compétences et l'envie", conclut-il.
Maintes fois évoqué ces dernières années, le rapprochement économique avec Fidji se concrétisera-t-il réellement ? L'annonce d'une liaison aérienne entre Nouméa et Nadi incitait récemment à l'optimisme, avant que la crise sociale et économique ne vienne freiner les ambitions des entrepreneurs calédoniens.