"Voilà ma matière première!" La fibre de coco est le point de départ de toutes les créations de Maeva Punaa. Elle utilise cette matière offerte par la nature pour fabriquer des bijoux d'une grande finesse.
Première étape : séparer la fibre de la bourre de coco, un travail de patience. "Là, ça y est, elles sont nettoyées, maintenant, il faut les trier une par une", explique l'artisane en essorant la fibre récupérée.
Je n'imaginais pas qu'on puisse faire quelque chose d'aussi beau avec du coco
Maeva Punaa, artisane.
"Ça a commencé quand j'ai rencontré un monsieur qui en faisait à Tahiti, sur une autre île. Moi, je viens de Raiatea. J'ai bloqué sur son travail, j'ai trouvé ça très beau. Je n'imaginais pas qu'on puisse faire quelque chose d'aussi beau avec du coco. Ça m'a touchée. C'est comme ça que j'ai commencé à faire ça."
D'abord à Tahiti, puis en Calédonie, où elle vit depuis seize ans, Maeva a peaufiné sa technique. Ici, elle a aussi appris à travailler les pierres. Entre ses mains habiles, de simples cailloux se transforment en joyaux. "Je les trouve un peu partout, là où je vais, dans les rivières surtout. La première étape, c'est de les découper, ensuite il faut les prépolir, puis les polir, jusqu'à les faire briller. Ça peut me prendre jusqu'à quatre heures pour un caillou."
Différentes techniques
La suite du travail se fait dans son atelier boutique à Nouméa. Maeva trie les fibres en fonction de leur épaisseur puis les tresses selon différentes techniques. "J'assemble les plus fines les unes aux autres pour les rallonger, j'utilise les plus épaisses pour faire des tressages à trois."
Une fois la base du bijou tressée en s'aidant de son gros orteil, Maeva ajoute des perles, de la nacre, des coquillages ou des pierres polies. "Ça, c'est une pierre de rivière qui s'appelle la chrysoprase, c'est une pierre semi-précieuse", explique l'artisane en tenant entre ses doigts une de ses dernières créations.
Des heures de travail
Selon l'importance de la pièce Maeva passe quelques heures ou plusieurs jours pour fabriquer un bijou. "J'ai mis quatre heures à tailler et polir cette petite tortue et à peu près quinze heures de tressage, donc un collier comme celui-ci, c'est une trentaine d'heures de travail, calcule la bijoutière. L'artisanat, c'est tout pour moi. Je suis née dedans et je mourrai dedans!"