Inconfort, angoisses, problèmes respiratoires ou neurologiques, le sommeil n’est malheureusement pas un long fleuve tranquille pour de nombreuses personnes.
À commencer en cas d’apnée du sommeil, qui touche 30% des plus de 60 ans, mais peut aussi être présente dès l’enfance ou être développée plus tôt en cas de facteurs de risque, principalement le surpoids et l’obésité.
L’apnée du sommeil est due au relâchement des muscles des parois du pharynx. Celui-ci devient mou et l’air passe difficilement, provoquant au passage des vibrations qui créent un ronflement. Si les parois s’effondrent totalement, le passage de l’air est bloqué et c’est l’apnée. Un système d’alerte se déclenche alors dans le cerveau, provoquant des micro-réveils, dévastateurs pour la qualité de vie.
Cette maladie, surtout lorsqu’elle est sévère, soit au-delà de 30 pauses respiratoires par heure peut être à l’origine de problèmes cardiovasculaires, d’AVC et même d’accidents de la route, car elle provoque de la somnolence en journée.
S’inquiéter en cas de ronflements
Si elle est souvent détectée par l’entourage en raison des ronflements qu’elle provoque, certains signes doivent alerter : somnolence en journée, troubles de l’humeur, réveils nocturnes pour uriner. Car l’apnée du sommeil est aujourd’hui bien prise en charge soit par appareillage respiratoire la nuit, lorsqu’elle est liée à l’âge ou au surpoids, soit par le port d’une orthèse, une sorte d’appareil dentaire, lorsque c’est la morphologie du patient qui est en cause.
Autre grande pathologie du sommeil, l’insomnie, qui peut être d’origine psychologique, notamment au moment de l’endormissement : "Quand on conscientise ce moment de l’endormissement, où on lâche prise et où le corps lâche un petit peu, ça peut créer de la panique chez des gens pour différentes raisons multiples et variées, comme un traumatisme, explique Audrey Boissery, psychologue clinicienne. Si ce n’est que de temps en temps, ce n’est pas forcément grave mais si c’est récurrent et que ça inquiète, il faut consulter."
Gare aux écrans
En France, la durée moyenne du sommeil chez l’adulte est de 7h30, mais celle-ci varie en fonction de chaque personne. Chaleur, bruit, consommation d’excitants comme le café font partie des facteurs bien connus qui nuisent à la bonne qualité du sommeil.
De même que les écrans, bien trop présents dans nos lits, selon les spécialistes. "Le corps ne comprend plus qu’il fait nuit, note le docteur Olivier Simon, neurologue. Il reçoit en permanence de la lumière, première chose. Deuxième chose, c’est très stimulant, en général on regarde des choses qui nous intéressent, alors qu’on a besoin de calme, d’être détendu, là on va voir des choses palpitantes, on va voir des documentaires, des films, des séries des émissions, plein de choses, ça va nous maintenir en haleine."
Une fatigue transitoire, des cauchemars lorsqu’ils sont exceptionnels ne doivent pas inquiéter. Un signe permet de savoir si son sommeil est de bonne qualité : l’on se réveille alors naturellement, souvent avant la sonnerie du réveil.