Deux à trois opérations par semaine au Médipole, "15 à 20 par mois", à la clinique Kuindo-Magnin : la pose de prothèses du genou ou de la hanche est désormais une procédures courante, notamment pour lutter contre l’arthrose, c’est-à-dire la disparition du cartilage de ces articulations particulièrement sollicitées.
Retarder l’opération
Aujourd’hui, "la durée de vie des prothèses est de 20 ans, mais pour autant, je ne conseille pas la pose sur des patients jeunes. Pour moi, l’âge idéal, aussi bien pour la prothèse de hanche que pour la prothèse de genou, c’est autour de 65 ans. Mais évidemment, il arrive des situations où les gens sont très gênés et où on propose cette intervention plus tôt", explique le docteur François Jourdel, chirurgien-orthopédiste au Médipole.
Le meilleur indicateur, "c’est la marche, poursuit François Jourdel. Si une personne jeune a un périmètre de marche limité à 50 mètres, oui on va l’opérer. Et si un patient de 65 ans peut au contraire continuer à marcher longtemps malgré la douleur, je vais lui conseiller d’attendre, surtout qu’il n’y a pas de perte de chance à repousser ce type d’opération."
Les patients sont alors invités à poursuivre une activité physique régulière, perdre du poids si nécessaire, et à voir régulièrement leur médecin traitant ou leur rhumatologue pour gérer la douleur. "Cela va permettre de retarder l’opération, mais si on a une arthrose avancée, ça ne va pas l’empêcher", précise toutefois le docteur Jean-Frédéric Blanchard, chirurgien-orthopédiste à la clinique Kuindo-Magnin.
La technologie a beaucoup évolué, permettant plus de précision grâce par exemple à des capteurs qui vont permettre au chirurgien de visualiser en 3D et sous plusieurs angles l’opération qu’il est en train de réaliser. De même, l’utilisation du titane pour les parties métalliques et du polyéthylène pour les éléments souples permettent d’allonger la durée de vie des prothèses. "Celles que l’on enlèvent aujourd’hui parce qu’elles sont usées ont 20 ans, mais rien n’interdit de penser qu’avec ces matériaux, on les retirera à l’avenir encore beaucoup plus tard", indique le docteur Blanchard.
Une opération lourde
Qu’il s’agisse du genou ou de la hanche, l’opération "reste lourde. Et douloureuse, même si on peut gérer la douleur grâce par exemple à l’injection de médicaments directement dans la plaie à la fin de l’opération. Il faut que les patients en aient conscience", poursuit le chirurgien.
Après l’opération, plusieurs semaines de rééducation seront nécessaires, le patient peut alors reprendre "quasiment tous les sports pour ce qui concerne la hanche, pour le genou, il faut faire très attention au risque de torsion", selon le docteur Jourdel. D’autant que si la prothèse fait disparaître la douleur liée à l’arthrose, elle ne redonne pas de flexion totale en ce qui concerne le genou, notamment lorsque celui-ci était très enraidi par la maladie.