VIDEO. "Il y a un sentiment d'insécurité dans toutes les communes", selon Pascal Vittori de l'association française des maires de Nouvelle-Calédonie

Interview de Pascal Vittori, de l'association des maires de France de Nouvelle-Calédonie ©NC la 1ère
Pascal Vittori représente 11 maires sur les 33 communes du territoire en tant que président de l'association française des maires de Nouvelle-Calédonie. Il est aussi maire de Boulouparis. Invité dimanche soir dans notre JT, l'édile a fait le point sur les communes les plus touchées de Nouméa et son agglomération.

Des communes de l'agglomération "sinistrées". Ce sont là les mots de Pascal Vittori, président de l'association française des maires de Nouvelle-Calédonie et maire de Boulouparis. 6 milliards de dégâts en bâtiments, 1,5 milliard pour les routes et 8 écoles brûlées... Rien que pour la commune de Nouméa. "On sait bien aussi, que la situation est très difficile sur le Mont-Dore, au niveau de la tribu de Saint-Louis. À Païta une partie de la mairie a brûlé, à Dumbéa également", détaille Pascal Vittori. À Païta, de gros problèmes d'approvisionnement se font ressentir, notamment en carburant et en denrées alimentaires.

Des pénuries sont constatées dans certaines communes, notamment pour les médicaments, l'alimentation, le gaz, les carburants, selon Pascal Vittori. "Et donc les maires sont inquiets pour leur population." A savoir que l'association des maires de France de Nouvelle-Calédonie regroupe 11 communes du territoire sur les 33 dont : Nouméa, Dumbéa, le Mont-Dore, Païta, Boulouparis, Farino, La Foa, Moindou, Bourail, Kouaoua et l’île des Pins. 

Insécurité

"Il ressort de l'ensemble des communes de l'agglomération que même si des barrages ont été levés, il y a encore beaucoup d'insécurité", atteste le président de l'AMFNC. "Il y a un sentiment d'insécurité dans toutes les communes", insiste-t-il. "Même si les axes routiers ont été libérés il y a aussi des personnes qui profitent de la situation pour voler." Il recommande à la population d'éviter de sortir et de circuler. " Quand on sort il y a toujours un risque !" 

Communes isolées  

Hors de l'agglomération de Nouméa, les communes commencent à se sentir "isolées". Pascal Vittori détaille les évènements survenus dans les communes pendant les émeutes : "À Boulouparis, on a eu le premier mort, le bébé mort-né, car le Samu n'a pas pu aller jusqu'à la tribu de Nassirah pour évacuer la maman. Il y a des personnes dialysées qui sont décédées, elles n'ont pas supporté les espacements des dialyses et aujourd'hui, on a des personnes qui ont besoin de traitement mais c'est compliqué pour elles de suivre ces traitements à cause des déplacements."  

Par ailleurs, le nécessaire est fait pour que les communes soient réapprovisionnées en argent liquide."Par exemple à Boulouparis, nous avons réapprovisionné les distributeurs la semaine dernière, ce qui comportait un gros risque pour la sécurité", atteste Pascal Vittori. "Mais, aujourd'hui, on a deux distributeurs sur trois de vide, ce sont les familles les plus modestes qui sont pénalisées par ce manque d'argent liquide."

À ce jour les maires craignent que cette situation dure encore pendant plusieurs mois. " Ça sera le défi des maires", lance Pascal Vittori.