VIDEO. La mise en sommeil de l'usine KNS menace les emplois des sous-traitants

L'impact sur les sous-traitants de KNS ©nouvellecaledonie
Si les salariés de Koniambo nickel SAS sont assurés de conserver leur emploi pendant la mise en veille de l'usine du Nord, le sort des quelque 600 sous-traitants s'avère préoccupant. La direction de KNS a annoncé la fin des contrats pour plusieurs entreprises dès fin février.

Terrible nouvelle, pour les gérants des entreprises 2TCR et EPC. La direction de Koniambo nickel SAS leur a signifié la fin de tous les contrats pour le 1er mars. 

Après quinze ans de collaboration

2TCR est spécialisée dans la maintenance de bâtiments et locaux industriels. Elle qui collabore depuis quinze ans avec le métallurgiste du Nord y voit la perte de quarante postes. 

On nous a annoncé que c'était fini, qu'il fallait qu'on démobilise. On pensait essayer de sauver quelques emplois, au moins jusqu'au mois d'août, et avoir une espérance de continuer l'activité, même avec moins de personnes. Là, ça a été la douche froide. 

Gianni Song, gérant de 2TCR

Partenaires historiques

Même coup de massue chez EPC. Début janvier, ce groupe calédonien employait à Vavouto 120 personnes. La moitié de ses effectifs. Spécialisé en échafaudages et peintures industrielles, ce partenaire historique de KNS a formé des centaines d'échafaudeurs, cordistes et autres professionnels pour répondre aux standards internationaux requis par le métallurgiste. La veille encore, il espérait sauver quelques dizaines d'emplois. Espoir déçu.

Nos contrats s'arrêtent en fin de mois et après, il n'y a pas de visibilité. Ça veut dire que l'histoire s'arrête là, dans l'immédiat. Ce n'est pas ce que j'aimerais dire à mon personnel mais il va falloir être franc. Et maintenir pendant quinze jours un service adapté, en sécurité, avec toute la qualité qu'on a mise jusqu'à présent.

Fabrice Jeandin, gérant du groupe EPC

Horizon sombre

Le groupe pourra réaffecter une partie de ses employés sur Prony resources. Mais la casse sociale paraît inévitable. "Si l'usine du Nord ne se remet pas à fonctionner, on aura un impact de 50 % sur notre main-d'œuvre globale, au minimum", pose le gérant. "En espérant que les autres usines fonctionnent. Ça veut dire qu'immédiatement, on arrête tous les contrats précaires, intérimaires. Selon l'impact qu'on aura dans les mois prochains, on sera contraint d'arrêter les CDD. Et après, on verra ce qu'on doit déployer, et on espère ne pas déclencher du chômage partiel, qui serait dramatique pour l'emploi local et la perte de compétence dans nos métiers." 

Avant sa mise en veille, KNS employait environ 600 entreprises sous-traitantes. Certaines, comme 2TCR, ont été créées spécifiquement pour répondre aux besoins de l'usine du Nord.