VIDÉO. Retraites : le point sur ce qui a changé au 1er janvier 2023

Dossier sur la réforme des retraites. ©nouvellecaledonie
Dans l’Hexagone, la mobilisation autour de la réforme des retraites est historique. Rien de tel en Nouvelle-Calédonie où seuls les fonctionnaires d’État sont concernés. Car les systèmes de retraites calédoniens sont propres au territoire. Depuis le 1er janvier, deux réformes sont engagées. Elles concernent les salariés du privé et les fonctionnaires territoriaux.

En Calédonie, les salariés du privé cotisent à une retraite par répartition en achetant des points. Un modèle que l’on retrouve en Suède. En 2026, l’âge légal de leur départ passera de 60 à 62 ans progressivement. Une réforme négociée avec les partenaires sociaux. "C’est un système de répartition par point, indique Jean Hnaissilin, représentant l'intersyndicale des retraités du secteur. On ne peut pas tricher. Avec ce système, le gars qui part à la retraite ne peut pas dire que c’est pas bon. Ça permet de vraiment avoir sa retraite normale."

La Métropole compte 1,1 salarié du privé pour un retraité. En Calédonie, c’est 1,9 actif pour un pensionné. 38 500 retraités du privé touchent une pension de la Cafat. La réforme engagée au 1er janvier doit permettre de pérenniser le régime. "En prenant tous les paramètres de recul d’âge de départ, de durée d’activité et d’augmentation des ressources, l’horizon de viabilité du régime a été porté à 2030, explique Xavier Martin, directeur de la Cafat. Ce qui laisse ce laps de temps aux partenaires sociaux pour se mettre d’accord sur les contours de la prochaine réforme."

"Un montant de pension plus élevé"

Et Laurent Tolmé, directeur des prestations de la Cafat de poursuivre : "les personnes qui touchent aujourd’hui un peu plus de 366 000 francs vont cotiser davantage au régime retraite. Ce faisant, ils vont acquérir plus de points retraite. Quand ils décideront de liquider leur pension de retraite, ils bénéficieront d’un montant de pension plus élevé."

Les fonctionnaires territoriaux cotisent à la caisse locale de la Nouvelle-Calédonie (CLR). 300 000 francs en moyenne pour une retraite indexée qui revient à 5300 séniors. "Je ne me plains pas, confie Dominique Frontier, secrétaire général du syndicat des retraités fonctionnaires. Je ressens cette perte de pouvoir d’achat. On diminue beaucoup de choses, mais j’ai ma maison que j’ai construite moi-même. Je n’ai pas à me plaindre. Mais les gens qui n’ont pas leur maison et qui ont des problèmes de dettes, je ne sais pas comment ils font."

L'indexation maintenue

Problème la caisse locale va mal. Il faut renflouer la trésorerie. Une réforme a été adoptée au 1er janvier. La durée de cotisation augmente, les bonifications sont supprimées. En revanche, l’indexation est maintenue. " La retraite indexée reste telle quelle, sauf en cas de départ de la Nouvelle-Calédonie, précise Catherine Tran Van Than, adjointe de la CLR. Si le retraité dépasse 183 jours dans une année civile, il se voit suspendre son indemnité de résidence."

Autre particularité du territoire : le nombre important de retraités à la carrière morcelée. À Nouméa, l’Association au service de nos retraités (ASNR), reconnue d’utilité publique, gère plus de 17 000 dossiers. En collaborant avec 42 caisses à travers le monde, elle propose à tous les Calédoniens de plus de 50 ans des conseils juridiques et des reconstitutions de carrière, y compris pour les retraites complémentaires.