VIDEO. Violences après la mort de Nahel, des Calédoniens témoignent

EMEUTES EN FRANCE, TEMOIGNAGES DE CALEDONIENS ©nouvellecaledonie
Ecoles et commerces dégradés, voitures incendiées, affrontements entre policiers et émeutiers. La mort de Nahel a provoqué une flambée de violences sur l'ensemble du territoire français. Un adolescent de dix-sept ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, mardi 27 juin. Heureusement, la situation s'est apaisée ces dernières heures. Un soulagement pour les Calédoniens installés dans l'Hexagone.

ParisMarseilleLyonLille… Six nuits d'embrasement. Plus de 1 300 bâtiments incendiés ou dégradés. Près de 5 700 véhicules détruits. La sidération, la peur, la colère pour certains. Et le lendemain, les habitants découvrant les dégâts, dont des Calédoniens installés dans l’Hexagone. Brahima Hakula, assistante de service social, vit ainsi à Cergy. Sa ligne de RER dessert la ville où le jeune Nahel a été tué.

"Fumée" et "coups de fusil"

“Quand on est réveillés dans la nuit par la fumée, par des coups de fusil… Je n’avais jamais vécu ça en Nouvelle-Calédonie et c’est la première fois que je le vis. Loin de ma famille…, raconte-t-elle. On essayait de relativiser mais il y a toujours cette peur que l’on ressent.”

"J’ai changé mes plans"

3 300 interpellations à l'issue des six premières nuits d'émeutes. La région Est n’a pas été épargnée, avec des tirs de mortier à Strasbourg et à Nancy. “On devait aller sur Strasbourg avec mon fils, passer quelques jours”, relate Myriam Jego, étudiante à Nancy. "Et là, en plein centre-ville de Strasbourg, des rues très fréquentées et qu’on allait fréquenter ont été fortement dégradées, et il y a eu beaucoup d’actes de violence. J’ai changé mes plans.”

Parents inquiets

Les images des violences ont tourné en boucle sur les chaînes d’information. De quoi inquiéter les familles des étudiants calédoniens tout juste arrivés. “Comme on a pu le voir, ils s’en prennent plutôt à des biens matériels et pas trop aux gens, heureusement”, relativise Axel Pinpin, étudiant à Montpellier depuis deux mois, tout en reconnaissant : “Je peux comprendre que pour les parents calédoniens qui ont leurs enfants ici, surtout à Paris, ce soit un peu inquiétant. Mais heureusement, tout va bien et j’espère que c’est le cas pour tout le monde.” Au plus fort des violences, les étudiants les plus inquiets ont contacté les équipes de la Maison de la Nouvelle-Calédonie. Surtout ceux installés en banlieue parisienne, au cœur des colères.