En cette Journée pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, une centaine de personnes ont marché à Nouméa au nom du collectif Femmes en colère. Deux jours après la restitution du Grenelle dédié au sujet en Nouvelle-Calédonie, il demande des moyens immédiats.
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A travers le monde, ce 25 novembre représente la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. En Nouvelle-Calédonie, ce matin, le collectif «Femmes en colère» est descendu une nouvelle fois dans les rues de Nouméa. A son appel, une centaine de personnes ont manifesté devant les institutions pour dénoncer les violences et demander des moyens immédiats contre un fléau qui blesse et qui tue.
Françoise Caillard, membre du collectif au micro de William Lecren :
• En Calédonie, une femme sur cinq déclare avoir été victime d'agression physique par son conjoint ou son ex-conjoint au cours des douze derniers mois.
• Une sur quatre a déjà subi une agression de type physique ou sexuelle.
• Les violences intrafamiliales constatées ont augmenté de 14 % sur les dix premiers mois de l'année...
• Avec plus de 1200 plaintes pour violences conjugales en 2018, la Calédonie concurrence même un département comme les Yvelines et son million et demi d’habitants.
Un témoignage au micro de Natacha Cognard et René Molé :
Son entretien avec Anne-Claire Lévêque :
A retrouver au JT de 19h30, avec pour invitée Valentine Holle.
Un reportage de Marguerite Poigoune :
• L'Agence sanitaire et sociale lance pour sa part une campagne afin de sensibiliser aux rapports sexuels forcés. Elle se traduit par trois affiches.
• Citons encore la projection du film Une femme d'exception, de Mimi Leder le mardi 3 décembre à 18 heures, au Rex Nouméa. Une initiative du club Soroptimist de Nouméa.
Françoise Caillard, membre du collectif au micro de William Lecren :
Femmes en colère, Françoise Caillard
«Des actes et des moyens financiers»
«Aujourd’hui, nous ne voulons plus de paroles mais des actes et des moyens financiers pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes», ont martelé les membres et sympathisants du collectif. Des femmes, et des hommes, dont William Lecren a recueilli le ressenti ce matin. «Il faut libérer la parole et surtout, arrêtons de banaliser les violences, qu'elles soient verbales, physiques ou sexuelles», lui a dit une participante.Marche des «Femmes en colère»
Deux féminicides cette année
Aux yeux de la justice, deux Calédoniennes ont péri cette année sous les coups de leur compagnon, tous deux inculpés de meurtre par conjoint ou concubin. Maureen avait 28 ans. Cette habitante de Houaïlou a perdu la vie le 12 février. Une mort d'abord signalée comme un accident de voie publique, avant d'être attribuée à son compagnon et aux coups qu'il lui a «portés avec une extrême violence». L'homme a été interpellé début mars après avoir dû être recherché. Corinne Wajoka avait dix-huit ans. Le 9 août, sa dépouille était retrouvée au Vallon-Dore cachée sous des branchages. L'enquête a montré que la lycéenne avait été violemment frappée et étranglée par son petit ami. Âgé de 21 ans, il a été arrêté le jour-même à Lifou, après avoir incendié sa maison et tenté de se poignarder.Une ampleur record à l'échelle nationale
Le collectif Femmes en colère ajoute à ce bilan terrible la victime du meurtre survenu la nuit du 12 novembre à Azareu, sur la commune de Bourail. Et il y a tous les autres chiffres, à la fois imprécis - faute de statistiques récentes - et implacables.• En Calédonie, une femme sur cinq déclare avoir été victime d'agression physique par son conjoint ou son ex-conjoint au cours des douze derniers mois.
• Une sur quatre a déjà subi une agression de type physique ou sexuelle.
• Les violences intrafamiliales constatées ont augmenté de 14 % sur les dix premiers mois de l'année...
• Avec plus de 1200 plaintes pour violences conjugales en 2018, la Calédonie concurrence même un département comme les Yvelines et son million et demi d’habitants.
«Il me battait, il me violait, il a voulu me poignarder»
Une de nos équipes a recueilli le récit d'une jeune femme victime de violences conjugales dès l'âge de vingt ans. Elle raconte le calvaire qui fut le sien, au point de craindre pour sa vie. Mais aussi sa reconstruction, et le message d'amour transmis à ses fils.Un témoignage au micro de Natacha Cognard et René Molé :
Chaque mois, 80 à 90 condamnations
Ce week-end encore, une dizaine d'hommes ont été placés en garde à vue pour des violences conjugales, et trois auteurs de violences à l'égard des femmes étaient déférés dimanche au tribunal. «On a de l'ordre de 80 à 90 condamnés par mois et les faits se concentrent pour l'essentiel le week-end, à un moment où l'alcoolisation est la plus importante», rappelait le procureur de la République, Alexis Bouroz, invité de la matinale radio.Son entretien avec Anne-Claire Lévêque :
L'étape importante du Grenelle
C'est dans ce contexte délétère qu'était restitué samedi le Grenelle local sur les violences conjugales. Les nombreux partenaires ont émis plusieurs vœux et recommandations, soit 90 propositions pour combattre ce fléau. Les violences envers les femmes érigées en grande cause territoriale, l'entrée en service du «téléphone grave danger», des appartements-relais, un foyer d'accueil d'urgence, un haut-conseil, une enquête...Le collectif reçu ce matin
Ce matin, Isabelle Champmoreau a reçu une délégation du collectif Femmes en colère. La membre du gouvernement en charge de la famille et de la lutte contre les violences intrafamiliales a évoqué de nouveau le plan d’actions concerté qui doit être présenté au Congrès l’année prochaine. De la Moselle, le petit cortège s'est ensuite rendu devant les grilles du haut-commissariat. Des manifestantes se sont couchées au sol pour représenter les victimes des violences faites aux femmes, victime auxquelles un hommage a été rendu. Puis direction le Congrès où les représentants de la marche ont été reçus par le président, Roch Wamytan.A retrouver au JT de 19h30, avec pour invitée Valentine Holle.
Pour l'égalité entre filles et garçons
Au collège de Poindimié, c'est aujourd'hui que se terminait le projet «Egalisex», pour l'égalité entre filles et garçons. Un projet interdisciplinaire qui s'appuie sur un constat : les violences des garçons à l’égard des filles existent aussi, et elles augmentent. Depuis mars, une centaine d'élèves scolarisés au collège en quatrième ont travaillé de façon perlée avec différents intervenants. Pour finir sur cinq ateliers : écriture, harcèlement, égalité dans le sport, violences sexuelles et créativité.Un reportage de Marguerite Poigoune :
Projet Egalisex au collège de Poindimié
Séminaire, affiche, projection...
• A Koné, la province Nord a marqué ce 25 novembre par toute une journée consacrée au parcours judiciaire de la victime. Un séminaire de discussion proposé jusqu'à 17 heures, à l'hôtel de province. D'autres actions, de sensibilisation, sont prévues dans les jours à venir. Comme des formations à la primo-écoute pour les fédérations de femmes et des professionnels de santé. Ou des interventions sur les violences pour les employés de KNS, à Vavouto.• L'Agence sanitaire et sociale lance pour sa part une campagne afin de sensibiliser aux rapports sexuels forcés. Elle se traduit par trois affiches.
• Citons encore la projection du film Une femme d'exception, de Mimi Leder le mardi 3 décembre à 18 heures, au Rex Nouméa. Une initiative du club Soroptimist de Nouméa.