En cette Journée pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, une centaine de personnes ont marché à Nouméa au nom du collectif Femmes en colère. Deux jours après la restitution du Grenelle dédié au sujet en Nouvelle-Calédonie, il demande des moyens immédiats.
Rédaction de NC la 1ere, avec Françoise Tromeur•
A travers le monde, ce 25 novembre représente la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. En Nouvelle-Calédonie, ce matin, le collectif «Femmes en colère» est descendu une nouvelle fois dans les rues de Nouméa. A son appel, une centaine de personnes ont manifesté devant les institutions pour dénoncer les violences et demander des moyens immédiats contre un fléau qui blesse et qui tue. Françoise Caillard, membre du collectif au micro de William Lecren :
«Aujourd’hui, nous ne voulons plus de paroles mais des actes et des moyens financiers pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes», ont martelé les membres et sympathisants du collectif. Des femmes, et des hommes, dont William Lecren a recueilli le ressenti ce matin. «Il faut libérer la parole et surtout, arrêtons de banaliser les violences, qu'elles soient verbales, physiques ou sexuelles», lui a dit une participante.
«Il me battait, il me violait, il a voulu me poignarder»
Une de nos équipes a recueilli le récit d'une jeune femme victime de violences conjugales dès l'âge de vingt ans. Elle raconte le calvaire qui fut le sien, au point de craindre pour sa vie. Mais aussi sa reconstruction, et le message d'amour transmis à ses fils. Un témoignage au micro de Natacha Cognard et René Molé :
Ce week-end encore, une dizaine d'hommes ont été placés en garde à vue pour des violences conjugales, et trois auteurs de violences à l'égard des femmes étaient déférés dimanche au tribunal. «On a de l'ordre de 80 à 90 condamnés par mois et les faits se concentrent pour l'essentiel le week-end, à un moment où l'alcoolisation est la plus importante», rappelait le procureur de la République, Alexis Bouroz, invité de la matinale radio. Son entretien avec Anne-Claire Lévêque :
L'étape importante du Grenelle
C'est dans ce contexte délétère qu'était restitué samedi le Grenelle local sur les violences conjugales. Les nombreux partenaires ont émis plusieurs vœux et recommandations, soit 90 propositions pour combattre ce fléau. Les violences envers les femmes érigées en grande cause territoriale, l'entrée en service du «téléphone grave danger», des appartements-relais, un foyer d'accueil d'urgence, un haut-conseil, une enquête...
Ce matin, Isabelle Champmoreau a reçu une délégation du collectif Femmes en colère. La membre du gouvernement en charge de la famille et de la lutte contre les violences intrafamiliales a évoqué de nouveau le plan d’actions concerté qui doit être présenté au Congrès l’année prochaine. De la Moselle, le petit cortège s'est ensuite rendu devant les grilles du haut-commissariat. Des manifestantes se sont couchées au sol pour représenter les victimes des violences faites aux femmes, victime auxquelles un hommage a été rendu. Puis direction le Congrès où les représentants de la marche ont été reçus par le président, Roch Wamytan.
Au collège de Poindimié, c'est aujourd'hui que se terminait le projet «Egalisex», pour l'égalité entre filles et garçons. Un projet interdisciplinaire qui s'appuie sur un constat : les violences des garçons à l’égard des filles existent aussi, et elles augmentent. Depuis mars, une centaine d'élèves scolarisés au collège en quatrième ont travaillé de façon perlée avec différents intervenants. Pour finir sur cinq ateliers : écriture, harcèlement, égalité dans le sport, violences sexuelles et créativité. Un reportage de Marguerite Poigoune :
Projet Egalisex au collège de Poindimié
Séminaire, affiche, projection...
• A Koné, la province Nord a marqué ce 25 novembre par toute une journée consacrée au parcours judiciaire de la victime. Un séminaire de discussion proposé jusqu'à 17 heures, à l'hôtel de province. D'autres actions, de sensibilisation, sont prévues dans les jours à venir. Comme des formations à la primo-écoute pour les fédérations de femmes et des professionnels de santé. Ou des interventions sur les violences pour les employés de KNS, à Vavouto.
• L'Agence sanitaire et sociale lance pour sa part une campagne afin de sensibiliser aux rapports sexuels forcés. Elle se traduit par trois affiches.
• Citons encore la projection du film Une femme d'exception, de Mimi Leder le mardi 3 décembre à 18 heures, au Rex Nouméa. Une initiative du club Soroptimist de Nouméa.