Jeudi, le groupe UC-FLNKS et Nationalistes a créé la surprise en déposant une proposition de loi sur "le drapeau de la Nouvelle-Calédonie" pour "marquer la personnalité du pays et unifier la société calédonienne qui construit une communauté de destin." "Le drapeau vert, jaune, rouge imprégné d’une flèche faîtière constitue le seul drapeau qui permette à notre pays de se démarquer dans le concert des nations", avançait Pierre-Chanel Tutugoro.
"Je trouve que c’est incohérent parce que l’UC ne souhaite pas discuter avec les Loyalistes. L’UC ne participe pas aux groupes de travail, l’UC refuse de participer aux bilatérales qui sont proposées régulièrement par l’Etat que ce soit à Paris ou en Nouvelle-Calédonie", réagit Nicolas Metzdorf. "Aujourd’hui sans concertation, sans lancer le débat, ils déposent une proposition de loi pour que le drapeau du FLNKS devienne le drapeau du pays. Ça m’a l’air d’être plutôt une provocation pendant la visite du ministre qu’une véritable volonté d’avancer sur un signe identitaire", ajoute l’ancien maire de La Foa. Si le député estime "que cette proposition a peu de chances de passer au Congrès", il regrette que l’on soit "dans la provocation". "On est dans un coup de com’ politique pendant la visite du ministre", déplore-t-il.
Un ministre à l’écoute
Interrogé justement sur la visite ministérielle de Gérald Darmanin en Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf s’est montré plus que satisfait, louant "la volonté d’écouter du ministre". "Il prend le temps de nous écouter très longtemps avec les élus et la population calédonienne", indique-t-il. "Il veut comprendre la Nouvelle-Calédonie et ses subtilités. […] Il va s’exprimer, il va donner sa vision, son avis, sa sensibilité sur le dossier calédonien", ajoute l’élu.
Quelle est la vision d’avenir du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer pour le pays ? "Gérald Darmanin est quelqu’un qui est très proche du président de la République Emmanuel Macron, c’est quand même le très haut niveau de la République française qui est là aujourd’hui. Il est clairement positionné – comme le président de la République – sur le respect des trois référendums. Donc la Nouvelle-Calédonie est française, il n’y pas de sujet", répond le député.
"Comment nous, on s’organise au niveau local, pour continuer à vivre en paix et ensemble, avec une volonté d’ouvrir le corps électoral, parce que c’est recommandé par la Cour européenne des droits de l’Homme, et aussi avec une volonté de construire des outils politiques qui permettent un meilleur vivre ensemble ?" continue-t-il.
Quel calendrier pour construire un nouveau projet commun ?
Pour Nicolas Metzdorf, cette visite doit permettre aux élus locaux de se mettre en ordre de marche pour construire l’après. "Pour les loyalistes, il faut arriver aux provinciales de 2024 avec quelque chose d’abouti. Il faut prendre le temps mais il faut être aussi conscient que la Nouvelle-Calédonie ne peut pas continuer dans l’obscurité la plus totale parce que les gens partent, parce que les gens n’investissent pas, ne consomment pas. Les gens n’ont pas confiance", déclare l’élu. "La date limite, ce sont les provinciales. Il faut arriver à trouver un accord avant", répète le député qui souligne que "[les loyalistes] avancent en laissant la porte ouverte [aux indépendantistes]". "Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est la position de certains qui restent sur des discours des années 80, c’est cela qui choque", conclut-il.