L'homme de 32 ans suspecté du meurtre de trois jeunes dont deux rugbymen wallisiens de 18 et 20 ans, à Angers, a été mis en examen "conformément à la demande du parquet des chefs de meurtres aggravés par la commission, dans un temps proche, d'un ou plusieurs autres crimes", "tentatives de meurtres aggravés" et "agressions sexuelles", a précisé, dimanche 17 juillet, le procureur Éric Bouillard, dans un communiqué.
Le suspect a ensuite été placé en détention provisoire sur décision du juge des libertés et de la détention. "Au cours de sa garde à vue comme devant le magistrat instructeur, il n'a pas fourni de véritables explications à ses actes, précisant simplement qu'il n'en avait pas souvenir en raison de son alcoolisation", selon le procureur.
Suite à une agression à caractère sexuel
Les faits se sont produits dans la nuit de vendredi à samedi "à la suite de l'agression à caractère sexuel de deux jeunes filles par le mis en cause", avait précisé le magistrat dans un précédent communiqué. "Éloigné dans un premier temps, il est revenu armé d'un couteau vers 2h50 (samedi matin, ndlr) pour porter des coups mortels" à trois jeunes gens âgés de 16, 18 et 20 ans, a rappelé Eric Bouillard. Il précisé que "trois autres personnes ont été plus légèrement blessées par la même arme blanche".
Le mis en examen avait alors été intercepté et roué de coups par des personnes présentes sur les lieux du drame, avant d'être pris en charge par les secours et la police. Placé en garde à vue mais hospitalisé dans un premier temps en raison de ses blessures, il avait finalement commencé à être entendu, samedi en fin de journée. Ressortissant soudanais de 32 ans, arrivé en France en 2016, le suspect a obtenu le statut de réfugié politique en 2018 "et se trouve donc en situation régulière (en France) jusqu'en 2028", a précisé le magistrat à l'AFP.
Vive émotion à Angers
La mort tragique des trois jeunes gens a suscité une vive émotion à Angers, d'autant que deux d'entre eux avaient pratiqué le rugby depuis leur enfance et jusque l'an dernier au SCO Rugby. Le club a réagi sur Twitter :
Des témoignages de personnes présentes
Le quotidien régional Le Courrier de l'Ouest a fait état dimanche du témoignage d'une jeune femme, présente le soir du drame et amie de l'un des jeunes tués, selon laquelle il est clair que tout est parti d'une agression sexuelle. Une version des faits qu'un neveu et un cousin des victimes wallisiennes, également présents lors de l'altercation, ont confirmé à La 1ère.
Après une première tentative, l'homme serait revenu à la charge, essayant de "toucher les seins d'une jeune femme et lui mettant le couteau sous la gorge". La jeune femme a crié et l'un des jeunes est intervenu. "Il lui a dit [à l'agresseur, NDLR] qu'il n'avait pas le droit de faire ça. Il lui a dit de dégager. Mais le gars n'a pas voulu partir et il lui a planté le couteau dans le thorax."