West Papua, dossier calédonien, Fukushima… ce que le FLNKS retient après le sommet des dirigeants du Fer de lance

Le Fer de lance mélanésien réunissait les représentants de ses cinq membres à part entière, ces mercredi et jeudi, à Port-Vila.
Le Vanuatu a reçu, mercredi et jeudi, le vingt-deuxième sommet des dirigeants du groupe Fer de lance mélanésien. En attendant une déclaration commune, le porte-parole du FLNKS à ce rendez-vous très politique en a commenté les grandes lignes.

Qu’en est-il sorti ? Le Fer de lance mélanésien - Melanesian spearhead group, pour nos voisins anglophones - vient de réunir à Port-Vila les dirigeants de ses cinq entités membres à part entière. A savoir le Vanuatu qui en assure la présidence, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Salomon, Fidji et le FLNKS. Victor Tutugoro a notamment représenté le Front de libération nationale kanak et socialiste durant les deux jours de discussions. En attendant la déclaration commune finale, le porte-parole du front indépendantiste a livré son ressenti à Nouvelle-Calédonie la 1ère. 

Un "consensus" sur West Papua ?

L'un des dossiers attendus était la demande d'adhésion de la Papouasie occidentale. Le United liberation movement of West Papua demeure pour l'instant un membre observateur du groupe. Ce sommet n'a pas donné lieu à une intégration à part entière. "Enfin, il y a un consensus, au sein des leaders du groupe du Fer de lance mélanésien, pour faire en sorte que l’ULMWP, le parti politique qui regroupe toutes les tendances de lutte à West Papua, fasse partie à part entière du groupe du Fer de lance mélanésien", retient pourtant Victor Tutugoro.

"Un plan de travail a été donné au secrétariat du Fer de lance d'ici le prochain sommet pour que la question soit réexaminée de nouveau pour leur intégration", explique-t-il, en estimant que "les conditions seront beaucoup plus favorables". Rappelons que l'Indonésie, à laquelle est incorporée la Nouvelle-Guinée occidentale, est membre associé de l'organisation mélanésienne.

Saisine collective après le troisième référendum

Autre "chose essentielle" selon le participant à cette rencontre politique : "Sur la question de la Nouvelle-Calédonie, une décision forte qui a été prise est de veiller à ce qu’[elle] ne soit pas désinscrite de la liste des pays à décoloniser. Deuxième chose, les pays du Fer mélanésien ont accepté, collectivement, que la saisine du secrétariat de l’ONU et de la Cour internationale de justice soit faite par les ambassadeurs, de manière collective encore, dès les semaines qui viennent, pour la soixante-dix-huitième session de l’ONU qui doit se dérouler en décembre de cette année." Il s'agit toujours de contester la validité du troisième référendum d'auto-détermination, qui a débouché le 12 décembre 2021 sur la victoire du Non à la pleine souveraineté. Mais a été dénoncé par le camp indépendantiste. 

Les eaux de Fukushima

Les participants à ce sommet ont aussi parlé environnement et nucléaire. C'est d'ailleurs jeudi après-midi que la centrale japonaise de Fukushima a commencé à rejeter ses eaux dans l’océan Pacifique. “Une des grosses décisions, aussi, est de réaffirmer l’adhésion de principe des pays de la Mélanésie au traité de Rarotonga, du 6 août 1985, qui a défini une zone du Pacifique libre dénucléarisée. Donc rejet de principe des pays de la Mélanésie pour tout ce qui relève du nucléaire", résume Victor Tutugoro.

Et quid des influences chinoise et états-unienne dans la région ? "On n'a pas abordé, répond le porte-parole du FLNKS au sein du Fer de lance. Mais à ce sommet, les invités spéciaux ont été la Chine et l’Australie. Ce sont des puissances qui sont dans le Pacifique et [avec lesquelles] les pays de la Mélanésie ont beaucoup de relations commerciales. A ce titre-là, elles ont été invitées pour que des contacts puissent être renoués pour davantage de coopération."