Ce deuxième jour de visite de Yaël-Braun Pivet et Gérard Larcher a débuté au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. La présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat ont commencé cette rencontre par deux discours forts.
"Terre de cicatrices et de lumières"
Yaël-Braun Pivet a insisté sur le caractère "historique" de cette visite. "Jamais auparavant, les présidents des deux chambres du Parlement n'avaient uni leurs forces et leur légitimité dans un déplacement commun en s'engageant ensemble sur le terrain. Nous tenons à ce qu'une telle mission ait lieu ici en Nouvelle-Calédonie sur cette terre de cicatrices et de lumières pour montrer l'attachement indéfectible que nous portons à son destin commun", déclare-t-elle.
Gérard Larcher, quant à lui, rappelle sa précédente venue en 2016. Aujourd'hui, il retrouve une Calédonie "meurtrie" et "dévastée". Le président du Sénat appelle à "un sursaut de toutes les forces politiques et économiques". Il estime que la Nouvelle-Calédonie a "toujours" été "un laboratoire des solutions inédites".
"Souveraineté partagée"
Lors de sa prise de parole, Gérard Larcher recommande aux Calédoniens de réfléchir à la notion de "souveraineté partagée". "Dans notre monde du Pacifique à l'Union européenne, il n'existe que des souverainetés partagées. C'est un choix qui n'est pas nécessairement binaire et qui peut passer par une construction imaginative et originale au sein de la République si les Calédoniens le souhaitent et c'est mon souhait personnel."
"Un signe fort"
Veylma Falaeo, présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, est la seule à avoir officiellement réagi à l'issue de ces discours. "Je retiens une chose très positive. Les présidents sont là pour nous aider à reprendre les voies du dialogue. L'État est à nos côtés maintenant, c'est à nous responsables politiques locaux de faire le nécessaire". Cette visite est "un signe fort pour nous" renchérit-elle.
"Une mission de très haut niveau"
Les deux parlementaires ont ensuite rencontré, à tour de rôle, les groupes et les formations politiques du Congrès. L'UC s'est dit "satisfait par la méthode d'écoute prônée par les deux présidents". Jean-Pierre Djaïwé, chef du groupe UNI au Congrès a "salué le travail des deux parlementaires". Il "souligne la proposition de souveraineté partagée qui rejoint ce que souhaite le Palika : une indépendance avec un partenariat avec la France."
Victor Tutugoro, président de l'Union progressiste en Mélanésie, décrit cette"rencontre" comme étant "riche". "Les deux sujets les plus importants évoqués sont ceux que l'on avait plus ou moins demandés lors de notre déplacement à Paris : la reconstruction et les discussions sur l'avenir du pays. Ce sont les débuts d'un travail que l'on va engager ensemble", précise-t-il.
"Sauvetage économique et social"
Lors de cette rencontre, le groupe Calédonie Ensemble a rappelé l'importance d'un "sauvetage économique et social". Philippe Dunoyer, élu du groupe précise : "on a tenu à le dire aux deux présidents de chambre, il n'y aura pas un avenir institutionnel sans sauvetage économique et social, il n'y aura pas d'avenir économique et social sans l'identification d'une solution consensuelle politique", rappelle-t-il.
Virginie Ruffenach, présidente du groupe Le Rassemblement au Congrès, décrit cette visite comme "une mission de très haut niveau qu'il faut honorer". "Évidemment, Le Rassemblement est projeté dans les discussions d'avenir pour une solution qui doit, comme le passé, se poser sur un terreau fertile d'un point de vue du développement de la Nouvelle-Calédonie. Avant, c'est le nickel souvent qui permettait la conclusion d'accords. Nous considérons aujourd'hui que c'est l'énergie et l'implantation en Calédonie d'un outil de fabrication d'électricité décarbonée, pas chère qui peut à nouveau créer de l'investissement en Nouvelle-Calédonie, de la reconstruction, du développement et qui peut être le terreau fertile des piliers à construire en termes d'accords politiques de la Nouvelle-Calédonie."
Un soutien des deux chambres
Vaimu'a Muliava, membre de l'Éveil océanien, loue le fait que "toutes les bilatérales se passent au Congrès". "C'est la marque d'une nouvelle façon de faire qui ne passe pas par le haut, mais par le bas, c'est-à-dire par ceux qui ont été élus démocratiquement par les Calédoniens."
Gil Brial, élu loyaliste au Congrès est confiant sur le soutien des présidents des deux chambres. "Yaël-Braun Pivet et Gérard Larcher veulent sortir la Nouvelle-Calédonie de la crise. Ils vont soutenir les amendements que l'on propose de manière commune des intergroupes pour l'économie et les collectivités calédoniennes à l'Assemblée nationale et au Sénat, il y aura un soutien de leur part."