Multitude de normes, contrôles intempestifs, lenteur dans l'attribution des demandes de prospection ou des demandes d'exploitation... Les reproches des opérateurs miniers envers l'Etat et ses services ne sont pas récents.
Aujourd'hui, alors que le cours de l'or ne cesse de grimper, et qu'ils dénoncent une augmentation du nombre d'opérateurs clandestins, les professionnels de la mine ont voulu une opération symbolique. Ce mercredi dès 5h30 ils ont bloqué l'accès à la DGCOPOP (Direction générale de la cohésion et des populations, qui regroupe plusieurs sous directions de l'état dont l'ancienne Direction du travail). 4 mètres cubes de terre ont ainsi été déversés à l'entrée du bâtiment, route de Montabo à Cayenne. Une action avant tout symbolique comme l'indique Thierry Favaretto, opérateur installé à Paul-Isnard. « On nous enlise sous des normes, alors on a mis ce demi-camion de terre ici, de manière très symbolique. Cela fait des mois et des mois, voire plus, que les clandestins pillent nos ressources. On voit que l'Etat fait sa part, mais n'arrive pas à en venir à bout. Dans le même temps, l'Etat nous mène aussi en bateau en multipliant les contrôles. On a l'impression qu'il y a un excès de zèle. Un exemple: on nous demande de faire contrôler nos tractopelles. Cela nous coûte 4 000 euros d'hélicoptère pour faire venir le contrôleur, or nos mécaniciens, sur place s'y connaissent encore mieux. On ne peut pas accepter ça! On veut dire à l'Etat "calmez-vous sur les contrôles et mettez votre énergie plus sur le contrôle des clandestins que sur nous." On a l'impression qu'il y a deux poids, deux mesures. »
Venus de leur propre initiative, les opérateurs ont été rejoints par le président de la FedomG. José Mariéma soutient ses adhérents mais attend de contacter son bureau pour indiquer le positionnement de la fédération.
Aux revendications sur cette multiplication des contrôles des services de l'Etat, se rajoute celle, ancienne également, d'installer des opérateurs légaux sur les emplacements occupés aujourd'hui par les illégaux.
Pour Thierry Blouin, opérateur dans le secteur de Mana, le voisinage avec les orpailleurs clandestins est toujours compliqué. « Ma concession est isolée et je suis sur une zone qui a déjà été travaillée donc ne produit pas beaucoup d'or. Ce n'est pas un secteur intéressant pour eux. Mais plus bas, on voit des clandestins partout, notamment sur les routes logistiques. » Sur ces six dernières années, l'opérateur indique avoir subi sept braquages dont un a causé la mort d'un de ses employés en janvier 2019. À l'approche des fêtes de fin d'année, une période toujours sujette à la recrudescence des braquages, l'inquiétude est réelle.
Aujourd'hui, l'activité minière légale, selon la FedomG engendre 700 emplois directs et 500 indirects. Toujours selon la fédération, il y a entre 25 et 30 miniers qui exercent leur activité et une soixantaine qui demeure en attente de titres d'exploitation.
Après quelques heures de blocage, les miniers ont été reçus par la directrice de la DGCOPOP .
Plus d'informations à venir dans la journée.