Patrimoine : « Les maisons créoles, l’art de vivre créole », une balade cayennaise à la rencontre du savoir-faire architectural de la période post coloniale.

« Les maisons créoles, l’art de vivre créole », une balade à la rencontre du savoir-faire architectural de la période post coloniale. Un circuit à thème proposé par l’Office de Tourisme du Centre Littoral en plein cœur de Cayenne.

Des circuits à thème sont organisés par l’Office de Tourisme du Centre Littoral dans les six communes de l'agglo. A Cayenne, hier samedi, un groupe de dix personnes a participé au circuit sur « les maisons créoles, l’art de vivre créole ». Les participants, guidés par Armand Hidair, président de l’union des associations d’éducation populaire ont pu découvrir la maison rénovée de Maud Rullier. 

Une maison plus que centenaire 

La clôture rouge et beige du 9 avenue Léopold Héder à Cayenne dissimule une maison créole âgée de plus 140 ans. La demeure date du début des années 1880. Les murs sont érigés en bois et en briques d’époque que l’on fabriquait localement.

« Les poutres sont en wacapou et les parquets sont en grillon franc ou en grillon fou, on dit. C’étaient des montages avec uniquement des chevilles en bois et les briques, tous ces murs que nous avons là sont en briques de la maison Melkior. »

Armand Hidair, président de l’union des associations d’éducation populaire

 Une fois passé le petit portillon rouge, un jardin créole impressionnant donne d’emblée le caractère de l’habitat. Le fameux jardin créole, en perte de vitesse à l’ère de la modernité. Ici, des spécimens de plus de deux mètres de haut. Dans cet espace bucolique parsemé de végétaux décoratifs on y inscrit également légumes et fruits, sans oublier les plantes médicinales comme le couachi dont on connaît les bienfaits.

De vieux escaliers couleur café donnent accès à trois chambres et une petite galerie au premier étage. La toiture longtemps faite de tuiles est désormais en feuilles de tôle, la tuile, matériau vieillissant et trop onéreux pour l’importer en Guyane.

La propriétaire des lieux, Maud Rullier sensible au rythme de la visite reste néanmoins discrète, installée dans son rocking chair dans l’une des pièces du rez-de-chaussée alors que le personnel de maison s’active à l’entretien d’un espace toujours bien soigné.

Une visite itinérante

Autre adresse, autre maison, ancienne également mais presqu’en ruine. Malgré les stigmates du temps qui lape sa façade, celle-ci conserve le charme d’une époque révolue à laquelle s’intéressent les visiteurs du jour.

Maureen, 24 ans a pu découvrir, comme 9 autres personnes, ces trésors qui demandent beaucoup d’entretien et forcent le respect :

« La thématique des maisons créoles, je trouve ça très très intéressant en général. Ça permet de pallier les lacunes que l’on a au niveau de l’école ou même en général sur la connaissance historique de la ville dans laquelle on est né et où on a grandi et puis le plaisir de l’histoire, moi j’aime beaucoup ça, je suis très friande de savoir ce qui s’est passé avant, comment c’était. »

C'est toute l’architecture du chef-lieu qui suscite admiration et curiosité d’où l’intérêt de ces city tours 

 

« Il y a une véritable soif de connaissance pour les Guyanais de leur propre ville puisqu’on le fait dans d’autres communes mais il y a aussi chez les touristes beaucoup d’interrogations sur ces maisons créoles que l’on voit, sur cette architecture, pourquoi les rues sont perpendiculaires dans Cayenne, pourquoi il y a des fontaines, voilà, donc on a un véritable questionnement, donc du coup, très grosse demande de ce type de city tour. »

Linda Donatien, directrice de l’Office de Tourisme du Centre Littoral

Dans l’inventaire réalisé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le nombre de maisons créoles recensées à Cayenne avoisinerait les six cent. Selon Armand Hidair, rien que dans le chef-lieu, une centaine de ces bâtisses ont été réhabilitées.