Petit-Bourg pour grande commune

L’arrivée de la première étape du Tour a lieu aujourd'hui à "Paroisse de Notre-Dame du Petit-Cul-de-Sac"… Enfin, ainsi s’est-elle appelée au 16ème siècle. Car depuis la plus grande commune de Guadeloupe est renommée Petit-Bourg par opposition avec le Grand-Bourg  de Basse-Terre.


 
Le 04 février 1794, la Convention Nationale décrète l’abolition de l’esclavage dans l’ensemble des colonies françaises. D’un autre côté, la France est en plein chaos politique suite à la Révolution de 1789 et les combats font rage entre royalistes et républicains. Les Anglais n’hésitent pas à en profiter et s’emparent de la Guadeloupe le 20 avril 1794.

1794 : la bataille de la Pointe à Bacchus

Tenue alors par les troupes anglaises, l’île connaît plusieurs sièges et batailles qui aboutiront à sa libération en décembre 1794 par les troupes françaises menées par Victor HUGUES avec l'aide des Français républicains présents sur place et de nombreux noirs libres. L'une de ces batailles est celle ayant eu lieu en septembre, à la pointe à Bacchus à Petit-Bourg.
L'armée anglaise ennemie, qui venait d’abandonner les six canons installés sur place, est surprise par l'arrivée du général PELARDY (envoyé par Victor HUGUES), débarqué à Goyave. Il trouve les canons prêts à tirer et les retourne immédiatement contre la flotte anglaise.
Au cours d’un siège sanglant, les Anglais, réfugiés au camp Berville, finissent par se rendre et les survivants rejoignent leurs navires. Les royalistes alliés des Britanniques ainsi que les esclaves qui se sont révoltés sont cependant violemment exécutés.
Un bel exemple, cependant, de collaboration patriotique avant le retour de l'esclavage en 1802…

1822 : exécution de Gertrude

Dans cette période de tensions qui fait suite au rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe, un fait divers retentissant a marqué le territoire dans les années 1820. Moins connue que Solitude, Gertrude, une esclave, fut accusée d’être à l’origine de plusieurs empoisonnements ayant eu lieu dans diverses habitations de Petit-Bourg. Elle fut jugée aux côtés de trois autres femmes et un homme (deux accusés étant morts en prison) : sa propre fille, Perrine, Nanon, une femme libre, Marabou et Jean-Philippe. L’empoisonnement était l’un des actes de résistance les plus pratiqués et redouté des propriétaires de plantation.
Après une première sentence, puis sa révision, Gertrude, âgée de 56 ans, est finalement la seule condamnée à mourir : elle sera pendue puis brûlée le 8 février 1822 devant l’église du bourg de la commune. Sa fille, Perrine, sera remise à son maître, Nanon a été emprisonnée jusqu’à ce que des preuves irréfutables de sa culpabilité soient trouvées, Marabou emprisonnée un an et Jean-Philippe battu et marqué au fer avant d’être envoyé à la chaîne des galériens à  Basse-Terre.
Gertrude mourra sans jamais avoir avoué, malgré les nombreux interrogatoires subis qui se poursuivront jusqu'au jour même de son exécution.
Une statue de Michel Rovelas lui rend hommage à Petit-Bourg.

l’Amicale du Cyclisme et de la Verdure de Petit Bourg


Plus proche de nous historiquement, une association omnisports existe depuis 1976. L'ACVPB est l’Amicale du Cyclisme et de la Verdure de Petit Bourg. Depuis 43 ans cet organisme honore et encourage une pratique sportive générale comme le relais par équipe et la randonnée mais principalement celle du cyclisme sous toutes ses formes (sur route, vtt, le cross-country, descente, trial).
C’est d’ailleurs cette association qui a eu le privilège d’ouvrir la saison cycliste de cette année avec l’organisation de la 13e édition des Rondes vertes qui a eu lieu du 11 au 13 janvier.
Plus qu’une simple étape du Tour, Petit-Bourg est donc, s’il en faut la preuve, une terre où on aime le vélo.
L’investissement paye puisque le jeune Lucien Matillon de l’ACVPB  s’est hissé à la seconde place de la dernière étape du Tour de la Guadeloupe Junior qui a eu lieu en ce mois de juillet 2019.