Flosse de nouveau devant la justice

Un nouveau procès de Gaston Flosse, cette fois en appel dans une affaire d’emplois fictifs, a débuté lundi (mardi à Paris) à Papeete, moins d’un mois après la fin d’un autre, dans un dossier de corruption.
En première instance, en octobre 2011, M. Flosse avait été condamné à quatre ans de prison ferme, cinq ans d’inéligibilité et 84.000 euros d’amende en octobre 2011, mais n’avait pas été incarcéré. La justice lui reproche d’avoir mis en place un vaste réseau d’emplois fictifs, à l’époque où il présidait la Polynésie française.

Pendant plus de dix ans, la présidence et l’assemblée avaient rémunéré en contrats-cabinet des personnes qui ne travaillaient pas pour ces institutions. Pour l’accusation, Gaston Flosse avait monté "un système clientéliste et de propagande" tandis que les avocats du sénateur dénoncent un "procès politique". Cinquante-cinq autres prévenus avaient été condamnés en première instance, et 42 sont jugés en appel. Parmi eux, des personnalités politiques locales comme les anciens députés UMP Bruno Sandras et Michel Buillard, mais aussi des leaders syndicaux et des journalistes.

L’ancien président de l’assemblée de la Polynésie française, Justin Arapari, figure parmi les principaux prévenus. Il avait reconnu que des agents payés par l’assemblée travaillaient chez lui, et que des vigiles de la même institution assuraient le gardiennage de son domicile et du snack de son épouse.

Gaston Flosse a aussi été jugé dans une affaire de corruption, il y a un mois. Il est soupçonné d’avoir perçu 1,2 million d’euros de l’homme d’affaires Hubert Haddad, entre 1993 et 2005, en échange de l’attribution de marchés publicitaires. Le procureur a requis dans cette affaire cinq ans de prison et 84.000 Euros d’amende, et le délibéré est attendu pour le 15 janvier 2013.

L’autonomiste Flosse, proche de Jacques Chirac et cofondateur du RPR, reste une figure politique majeure de cette collectivité d’outre-mer. Ces deux procès pourraient donc avoir un impact sur les élections territoriales, prévues en avril et mai 2013. Gaston Flosse, dont le parti a remporté les trois circonscriptions polynésiennes aux dernières législatives, devrait se présenter contre l’actuel président indépendantiste Oscar Temaru. Deux autres alliances de partis ou de maires se sont déjà formées pour affronter ces deux leaders, qui dominent la vie politique locale depuis près de quarante ans.