L'État est attaché à la "transparence" du processus des élections provinciales de mai en Nouvelle-Calédonie, a fait savoir aujourd’hui Matignon, alors qu'un contentieux resurgit entre indépendantistes et loyalistes sur la composition des listes électorales.
Roch Wamytan, président (FLNKS) du Congrès calédonien, était reçu hier soir par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avec qui il a abordé cette question épineuse. Il a également mentionné ce sujet sensible au Sénat, où il a été reçu par le président Jean-Pierre Bel à l'occasion d'une signature de convention entre leurs deux assemblées.
Les indépendantistes demandent la radiation de 6.720 électeurs de la liste électorale spéciale pour les élections provinciales du 11 mai, dont l'importance est cruciale. En effet, les nouveaux élus pourront décider d'organiser durant leur mandat (2014-2018) un référendum d'autodétermination. "Le Premier ministre a indiqué à M. Wamytan que c'était maintenant aux commissions de révision des listes électorales de travailler, sous le contrôle du juge. L'État a souligné l'importance de la transparence", ont affirmé les services de Jean-Marc Ayrault. Une Commission administrative spéciale, comptant une dizaine de magistrats venus de métropole, est attendue le 27 février à Nouméa pour réviser les listes des 263 bureaux de vote de l'archipel. Le corps électoral compte environ 150.000 personnes pour 256.000 habitants. M. Wamytan a déclaré aujourd’hui que M. Ayrault "lui avait confié sa volonté de tout mettre en oeuvre pour que le scrutin soit indiscutable". Il faudra "donner aux magistrats les moyens de contrôler sérieusement ces listes", a-t-il dit à l'AFP. Cela passe aussi, pour M. Wamytan, par la venue d'une mission de l'ONU pour "venir voir comment ça se passe" avant le scrutin. La Nouvelle-Calédonie est inscrite depuis 1986 sur la liste des territoires à décoloniser des Nations unies. La présidente du Front nationale Marine Le Pen a dénoncé une "ingérence onusienne" et considéré l'aval du gouvernement français comme la marque d'un "abandon progressif de cette terre française".
Source : AFP
Voyez ce reportage de nos confrères d'Outremer 1ère:
Les indépendantistes demandent la radiation de 6.720 électeurs de la liste électorale spéciale pour les élections provinciales du 11 mai, dont l'importance est cruciale. En effet, les nouveaux élus pourront décider d'organiser durant leur mandat (2014-2018) un référendum d'autodétermination. "Le Premier ministre a indiqué à M. Wamytan que c'était maintenant aux commissions de révision des listes électorales de travailler, sous le contrôle du juge. L'État a souligné l'importance de la transparence", ont affirmé les services de Jean-Marc Ayrault. Une Commission administrative spéciale, comptant une dizaine de magistrats venus de métropole, est attendue le 27 février à Nouméa pour réviser les listes des 263 bureaux de vote de l'archipel. Le corps électoral compte environ 150.000 personnes pour 256.000 habitants. M. Wamytan a déclaré aujourd’hui que M. Ayrault "lui avait confié sa volonté de tout mettre en oeuvre pour que le scrutin soit indiscutable". Il faudra "donner aux magistrats les moyens de contrôler sérieusement ces listes", a-t-il dit à l'AFP. Cela passe aussi, pour M. Wamytan, par la venue d'une mission de l'ONU pour "venir voir comment ça se passe" avant le scrutin. La Nouvelle-Calédonie est inscrite depuis 1986 sur la liste des territoires à décoloniser des Nations unies. La présidente du Front nationale Marine Le Pen a dénoncé une "ingérence onusienne" et considéré l'aval du gouvernement français comme la marque d'un "abandon progressif de cette terre française".
Provocation
Du côté des loyalistes, les contestations indépendantistes du corps électoral sont vues comme une "provocation, très mauvaise pour tout le monde", a déclaré à l'AFP Pierre Frogier (Rassemblement-UMP). Le sénateur de Nouvelle-Calédonie dénonce le "passage au tamis" des listes électorales par le FLNKS, selon la consonance des noms des inscrits et leur lieu de naissance. "Nous avons identifié 4.000 kanaks qui devront être aussi radiés si on leur applique le raisonnement de M. Wamytan" sur les critères pour être électeur , a-t-il expliqué. M. Frogier a "alerté", par des courriers distincts cette semaine le président de la République et le Premier ministre. A M. Ayrault, il demande de "réunir en urgence le comité des signataires" de l'accord de Nouméa "afin de tenter de dégager un consensus, condition impérative pour que les élections se déroulent sereinement". Et sinon, de "repousser la date des élections" afin "d'éviter toute radicalisation et contestation du scrutin". A François Hollande, il demande de "ramener un peu de raison sur cette question" et lui propose deux moyens: soit que les représentants de l'État au sein des commissions de révision ne permettent pas des radiations par milliers, soit qu'il inscrive à l'ordre du jour parlementaire une proposition de loi constitutionnelle (PPL) qu'il prépare. Elle viserait "à rétablir le droit de vote aux personnes installées avant 1998" sur le Caillou et qui avaient oublié de s'inscrire; ainsi qu'à toutes les personnes nées en Nouvelle-Calédonie et à leurs conjoints. De son côté, Jean-Pierre Bel a reconnu que ces "litiges" à l'approche des élections "prennent un relief particulier en Nouvelle-Calédonie mais nous avons décidé tous ensemble de faire la transparence --pour ne pas en faire un sujet -- et de pouvoir examiner cela sereinement". "Réglez ça dans la sérénité et objectivement! Dédramatisons cette question, c'est ce qu'attendent la Nouvelle-Calédonie, ses hommes et ses femmes", a lancé le président du Sénat aux deux partiesSource : AFP
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