Pour tout savoir sur le uru

Le Ministère de l'agriculture et le Ministère de la culture organisent conjointement le 2ème Festival du uru du 13 au 15 mars  à la Maison de la culture. L’objectif est de promouvoir le fruit à pain comme un aliment : attractif, délicieux, nutritif, abordable et culturellement approprié.
Le fruit à pain :  ‘uru, maiore, mei , est un aliment énergétique produit par l’arbre à pain (Artocarpus altilis), originaire d’Asie du sud est, dont plusieurs cultivars existent en Polynésie. Le ‘uru ou fruit à pain, est un fruit produit par un arbre de la famille des Moracées : Artocarpus altilis, que l’on trouve dans toute la zone intertropicale chaude et humide, mais c’est en Polynésie aux îles Marquises et dans les îles de la société, qu’il a été le plus cultivé et diversifié. On distingue 2 variétés principales : le châtaignier pays à graines (Artocarpus altilis var.seminifera) introduit par Pierre Sonnerat aux Antilles françaises en 1772 depuis les Philippines et le fruit à pain sans graines (Artocarpus altilis var. non seminifera) développé en Polynésie et introduit par William Bligh aux Antilles depuis Tahiti en 1793.
 

La mission du Capitaine Bligh

Originaire du sud est asiatique il y a plus de 3 500 ans, les Polynésiens l’auraient amené avec eux à l’époque de leurs migrations vers l’est et développé de nombreuses variétés (89 cultivars recensés).  Il fut redécouvert par le navigateur Quiros aux îles Marquises en 1595 et décrit pour la première fois par Forster en 1776 lors du passage du capitaine Cook à Tahiti. Les planteurs des indes occidentales, cherchant à se procurer un aliment plus nourrissant pour leurs esclaves, firent la requête d’en obtenir des plants auprès du roi Georges III d’Angleterre. Le navire HMS Bounty sous le commandement du Capitaine William Bligh, fut alors envoyé en 1789 à Tahiti pour recueillir des plants de ‘uru et les convoyer aux Antilles (Jamaïque).
Cette expédition échoua suite à la mutinerie, provoquée par la décision de Bligh de diminuer les rations d’eau de l’équipage afin d’arroser les jeunes arbres. Cette aventure fut popularisée par le roman de James Norman Hall et Charles Nordoff « Les révoltés du Bounty » et les différentes versions cinématographiques tournées à Tahiti. Une seconde expédition composée des navires Providence et Assistant, toujours menée par Bligh avec à leur bord les botanistes James Wiles et Christopher Smith, arriva à Tahiti en 1792 et embarqua 2 126 jeunes pieds de ‘uru, dont une partie fut débarquée en Jamaïque, 150 pieds dans l’île Saint-Vincent en janvier 1793, et d’autres sur l’île de Ste Hélène.
 

Origine légendaire

A Tahiti, le fruit à pain a une origine légendaire qui remonte au règne de Noho ari’i de Raiatea et à Rua ta’ata qui se lamentait avec sa femme sur le sort de leurs quatre enfants affamés suite a une disette qui sévissait dans l’île. Un soir Rua ta’ata dit à son épouse « O Rumauari’i lorsque tu t’éveilleras le matin va dehors et tu verras mes mains qui sont devenus des feuilles, regarde le tronc et ses branches, ce sera mon corps et mes jambes, le fruit rond que tu verras sera mon crâne et le cœur du fruit sera ma langue. Fais cuire le fruit, laisse le tremper dans l’eau puis enlève la peau en le battant et mange en la pulpe, puis donne en à nos enfants, ainsi vous n’aurez plus faim ». Tout se passa comme il l’avait prédit, cette vallée fut alors nommée Tua uru, le roi Nohoari’i apprécia ce fruit et transplanta l’arbre à pain à Opoa . Plus tard, le roi de Raiatea :  Mahoru se fit appeler ‘uru, ce qui rendit tapu l’usage de ce nom remplacé alors par maiore.
La tradition orale a popularisé les louanges de ce fruit à travers ce pata’upata’u :
« E e e, ma’a maita’i te ‘uru, e tunu ia ama, pahi te pa’a, ta’iri’iri e, ia uaua é
iriti te hune, e’ai te i’o”
“E, e, e, le fruit à pain est un bon aliment, cuit à point, pelé, tapoté, ramolli, trognon retiré, on en mange la pulpe. »
 

2 récoltes par an

L’arbre à pain est un arbre de taille moyenne qui peut atteindre plus de 25 mètres de hauteur, doté d’un tronc droit de 0.6 à 1,8 m de diamètre exsudant un latex riche, portant de larges feuilles de 7 à 11 lobes de couleur vert foncé et rattachées aux branches par un long pétiole de 5cm de long. Les fleurs sont regroupées en inflorescence mâle (popo ‘uru) allongées (10-30cm) et en inflorescence femelle (‘uru) sur le même arbre. Le fruit est rond ou oblong de 12 à 25 cm de diamètre, et d’un poids de 1,5 à 2 kg en moyenne. L’épiderme du fruit est parcouru d’aréoles hexagonales, la pulpe est de couleur crème. Il existe des variétés à graines (huero) et d’autres sans graines. La première fructification a lieu entre la 3ème et 5ème  année, et peut durer plus de 50 ans. Un arbre à pain peut produire en moyenne entre 50 et 200 fruits par an selon les variétés. Aux îles de la société on fait 2 récoltes par an : une grande saison de novembre à mars, et une petite saison de juillet à août. Le fruit est au stade tapau lorsque les gouttelettes de latex exsudent à sa surface, puis bon à cueillir au stade maoa (mûr à point). La cueillette se fait au moyen d’un rau uru (longue perche), surmonté du pafio (cueille fruit). A ce stade on peut encore le laisser reposer 2 à 3 jours pour l’attendrir (ha’amaemae) avant de le cuire, sinon la pulpe se ramollit au stade (très mûr)  encore consommable après cuisson au four.


Programme du festival 

 
 - Présentations audio-visuelles (SPAA).
  - Présentations et dégustation de préparations culinaires (polynésienne, française, antillaise) à base de produits de l'arbre à pain (popo uru, uru cuit, po'e, ma, ka'aku, frites, flocons ..ect) par : le CEREC (cuisine antillaise), le lycée hôtelier (cuisine française),le lycée polyvalent de Taravao, . et des familles formées par le MAA.
 - Exposition vente de produits dérivés : plats cuisinés, fruits à pains, plantes en pots, objets artisanaux. (Api Nui)
 - Exposition ventes de variétés de fruits à pain et plants d’arbres à pain (fédération Hei Tini Rau, ass. Biofetia ).
- Restauration marquisienne (Mado)
- Exposition vente de livres (association des éditeurs de Polynésie)
 

Jeudi 13 mars : 

9h00 : Cérémonie d’ouverture
Accueil par groupe de danses marquisienne : Taki toa
Discours du Ministre de la culture
Visite des stands et dégustations de produits
11h30 : Clôture de la cérémonie d’ouverture
Dégustation culinaires
 
 

Vendredi 14 mars :

8h00 : ouverture
Animations des stands
Atelier cuisine
Vente de produits
Projections audio visuelles
17h00 : fermeture
 
 

Samedi 15 mars :

8h00 : ouverture Animations des stands
Ateliers cuisines
12h00 : Danses : Taki Toa
Démonstration de Ka’aku
Vente de produits
Projections audio visuelles
17h00 : Clôture

Source : communiqué du ministère de l'agriculture