Un avion d'Air Algérie s'est écrasé ce jeudi dans le nord du Mali moins d'une heure après son décollage de Ouagadougou, avec à son bord au moins 116 personnes, parmi lesquelles une cinquantaine de Français, dont un guyanais. Leur sort reste inconnu.
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"Une mauvaise visibilité"
Après des informations contradictoires sur le lieu exact du crash, un haut responsable burkinabé a annoncé jeudi soir que l'appareil AH5017 s'était écrasé près de la frontière entre le Burkina Faso et le Mali : "Nous venons de retrouver l'avion algérien. L'épave a été localisée (...) à 50 km au nord de la frontière du Burkina Faso", dans la zone malienne de Gossi, a déclaré le général burkinabè Gilbert Diendiéré, chef d'état-major particulier à la présidence.
"L'avion a disparu à Gao, à 500 km de la frontière algérienne", avait déclaré le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal en fin de matinée, en parlant de "victimes". "Tout laisse penser que cet avion s'est écrasé", selon le président français François Hollande. Selon lui, l'équipage espagnol a signalé qu'il changeait de route "en raison de conditions météo particulièrement difficiles". "Aujourd'hui même, nous ne pouvons pas établir les causes de ce qui s'est produit", a cependant souligné M. Hollande, assurant que la France avait mobilisé tous ses "moyens militaires" au Mali pour retrouver l'avion. Accident ou attentat, "on ne peut pas, on ne doit exclure aucune hypothèse avant d'avoir tous les éléments", a dit le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. La secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, Fleur Pellerin, est attendue dans la nuit de jeudi à vendredi à Ouagadougou.
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Au Mali, malgré une intervention militaire internationale encore en cours, la situation est toujours instable dans le Nord, qui fut occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes armés jihadistes. Deux Mirage 2000 de l'armée française, basés au Tchad, ont participé à la recherche de l'appareil, un MacDonnell Douglas MD-83 immatriculé EC-LTV et affrété auprès de la société espagnole de leasing Swiftair, avait indiqué l'état-major des armées à Paris. L'Algérie, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont participé aux recherches dans une vaste zone autour de Gao. En France, où une enquête judiciaire a été ouverte pour "homicides involontaires", l'appareil avait été déclaré en "bon état" lors d'un contrôle cette semaine, a assuré l'aviation civile.
116 personnes à bord, dont 51 français
Selon la compagnie Air Algérie, l'avion avait décollé de Ouagadougou, avec plus de 110 passagers et six membres d'équipage, à destination d'Alger dans la nuit de mercredi à jeudi. Il a disparu des écrans radar 50 minutes après son décollage. Au départ, il transportait notamment 50 Français (dont une famille de sept personnes, les parents, quatre enfants et un neveu), 24 Burkinabè, huit Libanais, six Algériens, six Espagnols (les membres de l'équipage), cinq Canadiens (dont quatre membres d'une même famille, les parents et deux de leurs enfants), quatre Allemands et deux Luxembourgeois. A son bord se trouvaient aussi un Belge, un Camerounais, un Egyptien, un Malien, un Nigérien, un Roumain, un Suisse, un Ukrainien et "3 nationalités en cours de recherche". Plusieurs médias internationaux avaient rapporté la présence dans l'avion de Mariela Castro, fille du président cubain Raul Castro, qui a dénoncé à l'AFP à la Havane un "show médiatique" autour d'une information non vérifiée.
Un jeune guyanais de 21 ans était a bord du vol. Ses parents ont tout de suite pris l'attache des cellules de crise mise en place par le ministère des Affaires Etrangères au Quai d'Orsay et la DGAC, la Direction Générale de l'Aviation Civile Française. Ce couple, dans l'angoisse et la douleur demeure en attente d'informations précises. A bord de ce vol, étaient également présents d'autres membres de la famille du jeune homme, son oncle et son épouse ainsi que leurs enfants qui ne vivaient pas en Guyane et sont d'origine africaine.
Le témoignage de la mère recueilli par Jessy Xavier :
ITW Geneba Pussikana
Des cellules de crise ont été mises en place en Algérie, au Burkina Faso, au Mali et en France. Selon un responsable d'Air Algérie, les voyageurs dans l'avion accidenté étaient "tous des passagers de transit". Dans plusieurs aéroports français où les passagers étaient attendus après leur escale à Alger, des proches cherchaient, hébétés, des bribes d'informations après avoir appris la disparition de l'avion par les médias. Selon une source au sein d'Air Algérie, l'appareil "n'était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l'équipage de se dérouter à cause d'une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako". "Le signal a été perdu après le changement de cap", a-t-elle dit sous couvert d'anonymat.
Une source officielle malienne a indiqué que le contact avec l'avion avait été perdu dans la région de Gao, secouée par de "forts orages" dans la nuit de mercredi à jeudi.