Nouvelle-Zélande : John Key favori pour un 3 ème mandat

La campagne pour les législatives du 20 septembre a démarré ce dimanche en Nouvelle-Zélande où la droite jouit d'une confortable avance sur l'opposition de gauche grâce à la personnalité du Premier ministre sortant, candidat à un troisième mandat.
Avec le soutien de deux partis minoritaires qui lui assurent une majorité parlementaire depuis 2008, le Parti national de John Key est non seulement parvenu à garder la confiance des Néo-Zélandais mais il pourrait obtenir suffisamment de suffrages pour gouverner seul.
             
Un fait sans précédent depuis l'instauration en 1996 d'un système de proportionnelle mixte "à l'allemande" qui fait la part belle aux alliances.
             
L'ancien homme d'affaires de 53 ans recueille le bénéfice de sa bonne gestion des finances publiques avec un budget excédentaire -- le premier en six ans --, un taux de croissance supérieur à 3% et un formidable élan de reconstruction imprimé après le séisme de 2011 qui a détruit le coeur de Christchurch et fait 185 morts.
             
L'économie néo-zélandaise, très tournée vers l'agriculture et l'agro-alimentaire, bénéficie également des prix élevés des matières premières agricoles dont la Chine est une grande cliente.
             
John Key a en outre gouverné avec prudence et modération, renonçant notamment à autoriser les explorations minières dans les parcs naturels pour ne pas s'aliéner une partie de son électorat du centre.
             
Mais c'est sans nul doute sa personnalité qui explique sa longévité: dans un sondage publié la semaine dernière par le Dominion Post, 61% des personnes interrogées déclaraient qu'elles se verraient bien boire une bière en sa compagnie, contre 27% avec son rival travailliste David Cunliffe.
             
Fort opportunément, le Parti national a conçu une campagne très "présidentielle", axée sur son leader, en demandant aux électeurs de maintenir aux affaires la "Key Team" (l'équipe Key), plutôt que de mettre en avant son programme.
             
Ancien diplomate un peu rigide, mal à l'aise avec l'homme de la rue, David Cunliffe a quant à lui échoué à gagner la sympathie des électeurs depuis sa nomination à la tête du "Labour" en septembre 2013.
             
Dans son premier discours de campagne, John Key a toutefois appelé ses troupes à ne pas verser dans l'excès de confiance face aux efforts des partis d'opposition de trouver un terrain commun pour réunir plus de 50% des suffrages.
             
"Bien qu'ils soient bas dans les sondages, il est toujours possible pour le Labour de former une plate-forme de gouvernement avec les Verts, (le fondateur du site de téléchargement Megaupload, Kim) Doctom et d'autres, parce que c'est comme ça que fonctionne l'arithmétique" électorale en Nouvelle-Zélande, a prévenu le chef du gouvernement.
             
Le Parti travailliste est crédité de 25 à 30% des intentions de vote.
              
Source : AFP