Chili : des pluies torrentielles

La région chilienne d'Atacama, qui compte le désert le plus aride de la planète, se trouvait aujourd’hui sous les eaux avec des pluies exceptionnelles qui ont pris un tournure catastrophique, faisant au moins sept morts, une vingtaine de disparus et des milliers de sinistrés
Deux personnes sont décédées dans la ville d'Antofogasta, l'une d'elles par électrocution et l'autre à la suite de l'effondrement d'un réservoir d'eau.
             
Deux autres ont été emportées par les eaux dans la région d'Atacama, avait indiqué dans la matinée le vice-ministre de l'Intérieur Mahmud Aleuy.
             
En milieu de journée, il a annoncé que "trois autres cadavres ont été découverts", sans préciser dans l'immédiat les circonstances de ces décès.
             
On compte 22 disparus, selon lui, et 680 personnes sont hébergées dans des logements de secours à Antofogasta, et 800 à Atacama.
             
Les autorités ont émis une "alerte sanitaire" pour les communes de Tierra Amarilla, Diego de Almagro et Alto del Carmen, les plus touchées par les inondations et où les rues ont été transformées en véritables torrents.
             
Plusieurs sinistrés ont dû grimper sur les toits de leurs maisons, ou sur des arbres pour éviter d'être emportés par les eaux, qui ont monté soudainement, une situation comparée par certains témoins à un véritable tsunami.
             
De nombreuses routes étant désormais impraticables, les autorités ont recommandé à la population de rejoindre les zones en hauteur, et une quinzaine d'hélicoptères sillonnaient la zone pour procéder à des évacuations.
              
Par ailleurs le couvre-feu a été instauré dans les localités de la région d'Atacama (800 km au nord de Santiago) et dans la ville voisine d'Antofagasta où les forces armées ont pris le contrôle en raison de "l'état d'exception" décrété mercredi par le gouvernement chilien.
             
Les classes ont été suspendues et les écoles ont été transformées en centres d'accueil, tandis que des milliers d'habitants se retrouvaient sans électricité ni eau potable.
             

Région habituée à la sécheresse

             
Aujourd’hui, dans la matinée, les pluies avaient toutefois baissé d'intensité et le soleil recommençait à briller. "Le moment le plus critique est passé, a indiqué à l'AFP Julio Sarabia, responsable des services météorologiques du Chili. Les précipitations tombées ces derniers jours sont au moins dix fois supérieures à celles enregistrées normalement, dans cette région plutôt habituée à la sécheresse. La région d'Atacama est connue pour le désert du même nom, considéré comme le plus aride au monde.
Les dernières inondations dans cette zone datent de 1997. De par sa situation géographique, le désert d'Atacama est également un site exceptionnel pour l'observation du ciel en raison de la sécheresse extrême du lieu ainsi que de la très faible pollution lumineuse.
             
Plusieurs observatoires astronomiques, parmi les plus importants du monde, y sont implantés. La présidente Michelle Bachelet, qui s'est rendue sur place dès mercredi soir, a relevé que "prévoir les pluies était très difficiles" dans cette région d'extrême sécheresse. La compagnie minière publique chilienne Codelco, plus importante société productrice de cuivre au monde, a par ailleurs été affectée par les pluies et dû interrompre provisoirement ses activités d'extraction dans la zone.
             
Dans un communiqué publié jeudi, Codelco - qui produit 11% du cuivre mondial - a indiqué que l'activité dans certains secteurs de la mine "resterait paralysée" car les conditions actuelles "ne donnent pas les garanties nécessaires à la sécurité du personnel". Les aéroports de Calama et Antofagasta, qui connaissent un trafic élevé en raison de l'activité minière dans la région, enregistrent pour leur part d'importants retards des vols.
Pendant ce temps, le sud du pays, frappé par la sécheresse, doit faire face à des incendies exceptionnels.
             
Source : AFP
 
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