Les compagnies aériennes desservant les outre-mer vont toujours mal. Après deux exercices très difficiles, "où on a été saignés à blanc", dixit le patron de Corsair, Pascal de Izaguirre, "le redémarrage lent et poussif avec beaucoup d'incertitudes, et aujourd'hui la crise qui n'est pas terminée pour nous, en tenant compte d'une situation qui sera durablement pénalisée", ajoute Alain Battisti, PDG de la compagnie Chalair.
Après une concurrence acharnée entre eux pour sauver leur propre compagnie, relancer chacun leur activité, et accueillir à nouveau les candidats au voyage, ces transporteurs se retrouvent confrontés à un nouveau problème : une hausse des taxes en tout genre imposées par l'Etat et les aéroports. Ces derniers cherchant à compenser les pertes qu'ils ont eux aussi subies à cause de la crise covid.
"Variable d'ajustement"
"L'Etat a subi la crise, comme tout le monde, en particulier dans le domaine de la navigation aérienne. Aujourd'hui il dit : "j'augmente tout de 30 à 40% pour boucher les trous. Une entreprise ne peut pas faire ça. On demande à l'Etat d'être raisonnable, de gérer cela dans le temps, d'engager ses propres budgets pour cela, mais on ne peut pas dire qu'il suffit augmenter d'un seul coup de 40% pour que la crise soit dernière nous", lâche Marc Rochet, directeur général d'Air Caraïbes et président de French Bee. "Certains aéroports prévoient des hausses de redevances d'aéroport très importantes, il ne faudrait pas que ce soit le transport aérien qui soit la variable au bout de la chaîne d'ajustement de tous les déficits", précise Pascal de Izaguirre, patron de Corsair.
Hausse des prix des billets ?
Conséquence de ces hausses, les compagnies aériennes déjà étranglées par les déficits et les dettes cumulées au long de ces 18 mois de crise sanitaire, n'auront d'autres choix que de reporter ces coûts sur les prix des billets d'avion.
Une très mauvaise nouvelle pour les voyageurs en partance ou en provenance des outre-mer, sauf si l'Etat décide de sursoir, d'étaler ou de prendre en charge ces hausses massives de taxes.
Un sacré trou d'air dans les comptes de ces compagnies très fragilisées par la crise et qui pour certaines ne pourraient pas s'en remettre.