Assassinat de Samuel Paty : 15 personnes placées en garde à vue

Parmi les interpellés, quatre collégiens, soupçonnés d'avoir "désigné" l'enseignant d'histoire-géographie au terroriste, "a priori contre une rémunération".
L'enquête progresse. L'exécutif a lancé, lundi 19 octobre, une série d'opérations visant la mouvance islamiste, trois jours après l'assassinat de Samuel Paty, qui a donné lieu à cinq nouvelles arrestations, a appris franceinfo de source judiciaire, confirmant une information de l'AFP.

Quinze personnes, dont quatre collégiens, sont désormais en garde à vue et sont interrogées par les enquêteurs antiterroristes qui cherchent à établir si le meurtrier, un Russe tchétchène de 18 ans tué par la police, a bénéficié de complicités.
 

Un homme condamné pour terrorisme


Parmi les cinq personnes nouvellement interpellées lundi, on trouve un homme qui affirme spontanément avoir été en contact avec le terroriste sur les réseaux sociaux il y a plusieurs semaines, indique la source judiciaire.

Les quatre autres personnes sont des collégiens qui avaient déjà été entendus comme témoins. En cause, Samuel Paty a été "désigné" à l'assaillant, Abdoullakh Anzarov, "par un ou plusieurs collégiens, a priori contre une rémunération", selon une source proche du dossier. Parmi les nouveaux gardés à vue figure également un homme condamné pour terrorisme qui déclare "spontanément avoir été en lien avec l'auteur quelque temps avant les faits", selon une source judiciaire. Pour le moment, chaque collégien rejette la responsabilité sur un autre.
Un autre collégien, qui faisait partie des 11 premières personnes déjà interpellées, a de son côté été libéré.
 

Les objets numériques de l'assaillant analysés


D'autre part, une source proche a indiqué à franceinfo que les objets numériques de l'assaillant étaient toujours en cours d'exploitation, notamment pour vérifier s'il a été en contact direct avec le parent d'élève qui a appelé à la démission du professeur et avec le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui. Ces deux hommes, qui s'étaient exprimés dans des vidéos postées sur Internet, sont toujours en garde à vue.

Décapité vendredi près du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) où il enseignait, Samuel Paty a été visé, selon Gérald Darmanin, par une "fatwa" lancée par un parent d'élève et un prédicateur – tous deux en garde à vue – pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.