ATN est obligé de naviguer à vue depuis la fermeture des frontières. Une période compliquée pour le personnel, notamment pour les 322 personnels navigants parmi lesquels 60 pilotes. Des employés qui doivent maintenir leurs niveaux de compétence coûte que coûte pour assurer la sécurité des vols.
Un planning à dominante verte ou la triste illustration des congés sans solde des personnels navigants. Avec un seul vol hebdomadaire sur Paris, difficile de tenir le cap pour les pilotes d’Air Tahiti Nui. On est loin des trois décollages et atterrissages exigés dans les 90 jours, pour maintenir le niveau de qualification des commandants de bord.
La compagnie au tiare se doit donc d’assurer le suivi des formations."Ils passent par plusieurs phases. Il y a des phases de contrôles et d'instruction au sol, ensuite il y a la même chose dans ce qu'on appelle les contrôles en ligne (...) Il y a également la phase des simulateurs", précise Stanley Descamps, directeur des opérations aériennes.
Un accord d’entreprise concrétise la réduction du temps de travail de 50% pour les personnels au sol qui peut aller jusqu’à 100% pour les personnels navigants. Un bouleversement à gérer au mieux pour éviter les frictions entre collègues. "On a mis en place un consensus à travers de protocole avec les syndicats et la direction générale pour que personnne ne soit mis de côté et pour que tout le monde puisse conserver les avantages et les compétences liées à leur licence. Ca été l'objectif premier", affirme Vetea Sanford, commandant de bord et responsable de formation.
La crise sanitaire génère aussi un travail supplémentaire en termes de planification avec une perspective de reprise des vols fin mai qui impose du personnel opérationnel. "Tous les ans, il y a un RTC (...) Il faut qu'à chaque fois les pilotes soient à jour de leur formation et soient prêts. Ca fait plus de travail", admet Benjamin Lai Ah Che, officier de pilote de ligne et adjoint technique à la formation.
Si ATN, qui bénéficie du DIESE (Dispositif Exceptionnel de Sécurisation de l'Emploi), ne prévoit pas de plan social, l'entreprise accuse des pertes estimées à 10 milliards de Fcfp en 2021. L’espoir d’une reprise d’activité à la fin mai est plus que jamais dans les esprits.