À l’unanimité, les élus de l’Assemblée de Polynésie ont adopté une loi concernant les SEM, les sociétés d’économie mixte. Elle interdit le cumul des fonctions de président du conseil d’administration (PCA) et de directeur général (DG) d’une même SEM.
Le directeur général ne peut plus être un membre du conseil d’administration. C’est pourtant le cas pour deux ou trois SEM sur les huit au total, dont Air Tahiti Nui. Philippe Marie y est PDG et président du conseil d’administration, comme son prédécesseur, Michel Monvoisin.
Pour l’opposition, la loi est faite afin de nuire au choix du président du Pays, comme l'explique Tepuaraurii Teriitahi, représentante du groupe Tapura à l'Assemblée : "Au-delà de ce texte, il y a un message clair qui est envoyé par Antony Géros au président de la Polynésie. Dans le sens où, il nous a aussi expliqué que c'est suite à de mauvais choix de gouvernance qui ont été faits pour certaines SEM. Il a donc proposé cette loi, parce qu'effectivement, il y a deux SEM pour lesquelles il n'a pas été d'accord pour le choix du directeur."
Antony Géros, à l’origine de la proposition, prône uniquement la légalité demandée depuis plusieurs années par tous les représentants dans l’hémicycle. "L'usage des deniers publics est tellement empreint de la nécessité de transparence. Donc pour éviter les conflits d'intérêts, il était nécessaire qu'on revoit ces textes, pour mettre de l'ordre dedans. C'est tout ce que j'ai fait, pas plus" argumente Antony Géros, président de l'Assemblée de Polynésie Française.
Une loi qui ne pose aucun problème au président du Pays, Moetai Brotherson, qui déclare : "Si on fait évoluer ce dispositif, et bien Philippe Marie deviendrait DG (directeur général), et on nommerait un PCA. Ou alors Philippe Marie deviendrait PCA et il faudrait nommer un DG. Mais Philippe Marie aujourd’hui, c'est celui qui mène la barque. Et il n'y a pas de raison d'en changer."
La loi est censée éviter les conflits d’intérêts et contribuer à une gestion plus efficace des SEM. Ces dernières disposent de six mois pour s’y conformer.