L'île de Pâques réclame son mo'ai

Le pillage des peuples autochtnones a touché tout le triangle Polynésien. Après les Maoris qui demandent à la France la restitution de toutes les têtes tatouées, ce sont les Pascuans qui espèrent revoir l'original d'une de leurs grandes statues.
 
Le peuple de Rapa Nui, île de Pâques, voudrait rapatrier une statue originale actuellement abritée au British Museum à Londres. Le Musée de Bishop à Hawaii a donc fabriqué une réplique exacte en matière légère. Le début d'un processus d'échange, espère-t-on.

La restitution des oeuvres des anciennes colonies du Pacifique, qui dorment désormais dans les musées occidentaux représente un sujet délicat. Parfois, cela a frisé les incidents diplomatiques et l'on pense à la colère des Maoris, dépossédés des crânes tatoués de leurs ancêtres.

A Rouen en mai 2011, la tête maorie du Muséum d’Histoire Naturelle a été définitivement remis à son peuple lors d’une cérémonie traditionnelle. Après plusieurs années de débats éthiques, scientifiques, politiques et juridiques, la première tête maorie à quitter le territoire français pour regagner sa terre ancestrale, la Nouvelle-Zélande, et y être dignement inhumée selon les rites coutumiers.

L'île de Pâques n'est pas épargnée : un de leur Moai se trouve depuis 1868 au British Muséum de Londres. Et les Pascuans ont bien l'intention de récupérer leur bien.

Une statue construite entre l'an 1000 et 1600

On estime que cette statue en basalte a été sculptée entre l'an 1000 et 1600. Au dos du monolithe sont gravées des inscriptions décrivant le culte de l'homme-oiseau et d'autres aspects rituels du passé mystérieux de l'île. Le moaï a été emporté vers le Royaume-Uni en 1868 par le navigateur Richard Powell, qui l'a offert à la reine Victoria. Il a ensuite été remis au British Museum.

Echange en perspective

Pour Camilo Rapu, Président de la communauté indigène polynésienne Ma'u Henua, cette statue "va servir comme référence pour que nos artisans de Rapa Nui sculptent une pièce identique, que l'on voudrait ensuite échanger avec la pièce originale qui se trouve au British Museum"

La communauté locale réclame au musée londonien le retour sur l'île du moaï Hoa Hakananai'a, un monolithe haut de 2,42 mètres et pesant quatre tonnes.

Elle est au British Muséum, qui a du mal à s'en séparer.

Reportage Outre-mer la 1ère :