La chaîne publique australienne ABC frappe un grand coup avec cette série, qui a été acclamée à la dernière Berlinale. « Cleverman » mêle la science-fiction au Temps du Rêve, avec une touche de film d'horreur, et des acteurs qui jouent dans une langue aborigène.
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La première saison de "Cleverman" est diffusée en prime time sur ABC depuis début juin. Cette co-production avec le studio américain Sundance, en collaboration avec Weta Workshop, le studio néo-zélandais auteur des effets spéciaux du "Seigneur des anneaux", est un OVNI télévisuel.
80% du casting est composé d'acteurs aborigènes, et les Poilus parlent Gumbaynggirr, une langue indigène de la Nouvelle-Galles du Sud, qui avait quasiment disparu. Mais une poignée d'anciens ont réussi à la sauver.
« Les Poilus apparaissent dans les récits de beaucoup de peuples aborigènes, souligne Ryan Griffen, le créateur de la série, lui-même Aborigène du peuple Gamilaraay, en Nouvelle-Galles du Sud. Et chaque peuple a une version différente. Dans certains peuples, les Poilus sont décrits comme des forts, effrayants, des voleurs d'enfants, mais parfois les poilus sont sympathiques. Nous les scénaristes de la série, on voulait inventer une créature qui représente l'Autre. Donc on s'est inspirés des Poilus décrits par les 4 peuples aborigènes qui nous ont donné la permission de revisiter leurs mythes. »
Plusieurs commentateurs australiens voient dans le ghetto des Poilus une référence très claire à la politique de l'immigration de l'Australie, qui consiste à placer les demandeurs d'asile en rétention – mais aucun n’y voit une référence au placement des Aborigènes dans des réserves.
Koen, un jeune barman aborigène, arrondit ses fins de mois en offrant aux Poilus des logements clandestins en dehors de la zone, puis en les dénonçant aux autorités, qui lui versent une récompense. Dans ce monde du futur, il y a un représentant du passé: le Cleverman. Au début de la série, c'est l'oncle de Koen, Uncle Jimmy, qui est doté des pouvoirs surnaturels du Cleverman.
Comme pour les poilus, Ryan Griffen s'est directement inspiré des récits aborigènes: « Le Cleverman a un rôle spirituel très élevé dans beaucoup de peuples aborigènes. En quelque sorte, il est l'intermédiaire entre le Temps du Rêve et la réalité, donc c'est un homme d'une très grande spiritualité, je le décris souvent comme le Pape du Temps du Rêve, c'est quelqu'un qui est choisi pour devenir le sage d'un peuple. Beaucoup de peuples aborigènes ont un Cleverman, mais les histoires sont un peu
différentes d'un peuple à l'autre. »
Caroline Lafargue/Radio Australia
80% du casting est composé d'acteurs aborigènes, et les Poilus parlent Gumbaynggirr, une langue indigène de la Nouvelle-Galles du Sud, qui avait quasiment disparu. Mais une poignée d'anciens ont réussi à la sauver.
Une série futuriste sur la crise d'identité, le racisme et même la rétention des demandeurs d'asile…
L'action se passe dans une ville australienne, dans un futur assez proche. La société est composée de deux groupes: les humains (Blancs et Aborigènes), et les Poilus, des créatures couvertes d'une toison touffue et animées d'une force surhumaine. Pourtant, ils sont considérés comme des sous-hommes, et enfermés dans « la zone », car ils sont jugés dangereux.« Les Poilus apparaissent dans les récits de beaucoup de peuples aborigènes, souligne Ryan Griffen, le créateur de la série, lui-même Aborigène du peuple Gamilaraay, en Nouvelle-Galles du Sud. Et chaque peuple a une version différente. Dans certains peuples, les Poilus sont décrits comme des forts, effrayants, des voleurs d'enfants, mais parfois les poilus sont sympathiques. Nous les scénaristes de la série, on voulait inventer une créature qui représente l'Autre. Donc on s'est inspirés des Poilus décrits par les 4 peuples aborigènes qui nous ont donné la permission de revisiter leurs mythes. »
Plusieurs commentateurs australiens voient dans le ghetto des Poilus une référence très claire à la politique de l'immigration de l'Australie, qui consiste à placer les demandeurs d'asile en rétention – mais aucun n’y voit une référence au placement des Aborigènes dans des réserves.
Ryan Griffen: « J'ai créé un super-héros aborigène auquel mon fils puisse s'identifier »
Koen, un jeune barman aborigène, arrondit ses fins de mois en offrant aux Poilus des logements clandestins en dehors de la zone, puis en les dénonçant aux autorités, qui lui versent une récompense. Dans ce monde du futur, il y a un représentant du passé: le Cleverman. Au début de la série, c'est l'oncle de Koen, Uncle Jimmy, qui est doté des pouvoirs surnaturels du Cleverman.
Comme pour les poilus, Ryan Griffen s'est directement inspiré des récits aborigènes: « Le Cleverman a un rôle spirituel très élevé dans beaucoup de peuples aborigènes. En quelque sorte, il est l'intermédiaire entre le Temps du Rêve et la réalité, donc c'est un homme d'une très grande spiritualité, je le décris souvent comme le Pape du Temps du Rêve, c'est quelqu'un qui est choisi pour devenir le sage d'un peuple. Beaucoup de peuples aborigènes ont un Cleverman, mais les histoires sont un peu
différentes d'un peuple à l'autre. »
Caroline Lafargue/Radio Australia