Bénéficiaire d'une grâce totale, Jacqueline Sauvage est libre

Mercredi 28 décembre, le président de la République, François Hollande, a accordé une grâce totale à Jacqueline Sauvage. Retour sur une affaire devenue un symbole des femmes victimes de violences conjugales.
Jacqueline Sauvage est libre. "C'est un très très grand bonheur. J'en pleure, c'est merveilleux (...) On y croyait sans y croire. Un merci infini au président de la République", a réagi sa fille, Carole Marot, après l'annonce de la grâce totale accordée par François Hollande, mercredi 28 décembre.
Cette décision clôt une affaire très médiatisée, devenue un symbole du combat des femmes victimes de violences conjugales.


Retour sur l'affaire


Le 10 septembre 2012 Jacqueline Sauvage tue Norbert Marot, son époux, de trois coups de fusil dans le dos, à La Selle-sur-le-Bied (Loiret), où vit le couple. Jacqueline Sauvage veut mettre fin à un enfer conjugal, qui dure depuis quarante-sept ans. "Pendant cet instant très bref où j'ai tiré, je ne me contrôlais plus. C'est dans cet état que m'avait poussé la violence perpétuelle de mon mari", raconte-t-elle dans L'Obs, le 12 février. Ses trois filles expliquent avoir été violées et battues, comme leur mère. Son fils a également subi des violences de son père. Il s'est suicidé la veille du geste fatal de Jacqueline Sauvage.

Manifestations et pétitions
 

Manifestations, pétitions... Sa condamnation suscite une vague d'indignation. Sollicité par les filles de Jacqueline Sauvage, ainsi que par de nombreux élus et personnalités, François Hollande lui accorde, le 31 janvier 2016, une grâce partielle. Ce qui lui permet de présenter une demande de libération conditionnelle.

Mais le 12 août, le tribunal d'application des peines de Melun (Seine-et-Marne) refuse de la libérer. Il reproche à Jacqueline Sauvage "de ne pas assez s'interroger sur son acte" et estime qu'elle ne peut "prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte tenu des soutiens dont elle bénéficie et de la médiatisation des faits, risquerait de la maintenir dans une position victimaire". Ses avocates, Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta, dénoncent un "véritable acharnement judiciaire" de la part de magistrats.

Une grâce partielle... puis totale
 

Jacqueline Sauvage renonce d'abord à faire appel puis décide finalement de contester ce refus de lui accorder une libération conditionnelle. L'audience s'est tenue à huis clos le 27 octobre. Un mois plus tard, la cour d'appel de Paris rejette à son tour cette demande d'aménagement de peine, à laquelle le parquet général ne s'était pourtant "pas opposé".

Début décembre, ses filles déposent une nouvelle demande de grâce totale…qui finit par être acceptée, mercredi 28 décembre.

 

Sitôt l'annonce de la grâce présidentielle Jacqueline Sauvage a été libérée.