Bingo : le « oui,mais » du CESC

Le Pays prépare un texte de loi pour encadrer les parties de bingo. Le CESC a émis quelques recommandations dont l’interdiction pour les enfants d’être présents dans les salles de jeu.
Si le CESC reconnaît que le bingo reste un fléau pour la société, il reviendra au Pays de décider de l’interdire ou de l’encadrer. La troisième institution du pays émet donc un avis favorable, mais du bout des lèvres... L'institution valide ce 24 août le projet de loi de pays encadrant le bingo, avec plusieurs recommandations, à 27 voix pour.

Le texte vient d’une forte demande de la part d’associations qui réclamaient un encadrement de ce jeu de hasard.

Au CESC pendant les débats, de nombreux conseillers qualifient le bingo de « fléau pour la société ». « L’ensemble des allocations familiales partent dans ces jeux, » s’alarme Tepuanui Snow des associations de parents d’élèves. « Quel exemple cela donne-t-il aux enfants pendant qu’ils sont livrés à eux-mêmes ? » s’emporte Alice Pratx-Schoen, des syndicats.

Vaitea Legayic, rapporteure du texte, met un bémol : « Nous, nous sommes là comme une instance consultative sur un projet de loi. On émet des recommandations, des observations. On sait pertinemment que ce jeu va impacter de manière défavorable la vie des familles. Après, c’est de la responsabilité du Pays de pouvoir l’interdire ou non. »
 
Bingos d’associations ou bingos des quartiers : même réglementation. Parmi les principales recommandations du CESC :

  • Interdire la présence des enfants
  • Interdire l’activité de prestataire organisateur de « bingo »
  • Autoriser les lots exclusivement en nature
  • Contre la création d’une taxe et de centimes additionnels sur les « bingos »
  • Poursuivre les efforts de lutte contre les jeux de hasard clandestins et illégaux
Une seule voix vote contre : Mahinui Temarii, des syndicats : « On est en train de légaliser l’illégalité. Le bingo est un fléau, mais là, il devient un fléau légal. Demain, il y en a qui vont venir et qui vont demander à légaliser le paka ou la détention d’armes à feu, puisque c’est la loi ! »
 
A l’heure actuelle, si toutes les loteries sont prohibées, le Code de sécurité intérieure autorise toutefois « les loteries organisées dans un but social, culturel, scientifique, éducatif ou sportif et qui se caractérisent par des mises et des lots de faible valeur. »
 
Bingo : le « oui,mais » du CESC