Chili : l'état d'urgence décrété à Santiago

Le président chilien a décrété l'état d'urgence à Santiago, vendredi 18 octobre, après une journée de violences et d'affrontements nés de protestations contre l'augmentation des prix des transports. Des violences qui se poursuivent ce samedi ailleurs dans ce pays, apprécié des Polynésiens.
"J'ai décrété l'état d'urgence et, à cette fin, j'ai nommé le général de division Javier Iturriaga del Campo à la tête de la défense nationale, conformément aux dispositions de notre législation concernant l'état d'urgence", a déclaré le chef de l'Etat Sebastian Pinera dans un message au palais gouvernemental. Une déclaration qui fait suite aux violences et affrontements nés de protestations contre l'augmentation des prix des transports. Des violences qui se poursuivent ce samedi dans la capitale mais aussi dans certaines villes proches.
 
Le gouvernement a pris des mesures alors que Santiago du Chili a été toute la journée le théâtre de violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, les pires depuis plusieurs années, qui ont obligé les autorités à boucler toutes les stations de métro. Le général Javier Iturriaga a déclaré que l'armée opérerait des patrouilles dans les principaux sites de la capitale mais n'imposerait pas en l'état de couvre-feu. "Nous n'allons restreindre aucune liberté individuelle pour le moment", a-t-il affirmé. L'état d'urgence est initialement imposé pour 15 jours.
 

Plus de 180 arrestations


Le prix des tickets de métro est passé de 800 à 830 pesos (1,04 euro) aux heures de pointe, après déjà une première augmentation de 20 pesos en janvier dernier. Des appels à monter dans les trains sans billet ont d'abord circulé puis certains manifestants ont attaqué la quasi-totalité des 164 stations, où beaucoup de barrières et tourniquets ont été détruits. "L'ensemble du réseau est fermé en raison des émeutes et des destructions qui empêchent les conditions minimales de sécurité pour les passagers et les travailleurs", avait annoncé sur Twitter le gestionnaire du métro.

Au moins 16 autobus ont été incendiés et une dizaine de stations de métro ont été totalement détruites, selon les autorités. Les affrontements se sont multipliés à la tombée de la nuit et le bâtiment de la compagnie d'électricité Enel ainsi qu'une succursale de Banco Chile, tous deux dans le centre-ville, ont été incendiés. Un supermarché tout proche a aussi été pillé et plusieurs stations de métro ont été attaquées à coup de cocktails Molotov.

Le président Sebastian Pinera a qualifié les manifestants de délinquants. "Ce désir de tout casser n'est pas une protestation, c'est criminel", a-t-il déclaré dans une interview à la radio. Jeudi, 133 personnes avaient été arrêtées pour des dégradations dans les stations de métro, où les dommages se montent selon le gestionnaire à 400 à 500 millions de pesos (630.000 euros). Les transports en commun sont très utilisés à Santiago, une ville très polluée et congestionnée.